Les grossiers mensonges d’Abassi Madani

Par Sonia-Linda S. – Comment en finir avec le parti de la décadence et ses relais médiatiques nuisibles ? Apparemment, les centaines de victimes de la décennie noire n’ont pas suffi aux adeptes d'Abassi Madani à prendre conscience de l’ampleur du mal qu’ils ont infligé aux Algériens et à l’Algérie, le combat s’annonce vraisemblablement de longue haleine, car Abassi Madani et la formation qu’il dirige à partir de son exil doré au Qatar espèrent toujours reconquérir la scène politique nationale. Certains de ses lieutenants tablent même sur l’idée de changer de logo, pour pouvoir réinvestir une scène mise à mal par quatre mandats d’une présidence bouteflikienne essoufflée. Décidément, les stratèges du FIS et à leur tête leur chef de file Abassi Madani n’ont, semble-t-il, pas compris que la déchirure qu’ils ont provoquée dans l’âme du peuple algérien est très profonde alors que la plaie n’est toujours pas cicatrisée ; elle est là pour rafraîchir les mémoires, notamment sur l’épisode d’horreurs et d’atrocités perpétrées par la branche djihadiste affiliée à sa formation. Les blessures de la décennie noire resteront, force est de constater, gravées à jamais dans la mémoire des Algériens compte tenu du fort tribut payé par tout un pays. Un pays qu’ils ont failli transformer en un somaliland ou en territoire de non-droit. En tout état de cause, Abassi Madani est apparu dans sa récente intervention sur sa chaîne Al-Magharibia, un média acquis à l’idéologie islamo-salafiste, financé par l’émirat du Qatar, comme quelqu’un dont le logiciel est complètement déconnecté de la réalité, en raison de l’enchaînement d’absurdités et de propos incohérents qu’il a tenus lors de cette apparition télévisée, et dans laquelle il a justement surpris tout le monde en tenant à rejeter tout lien entre sa formation et l’Armée islamique du salut, alors que la littérature de l’AIS à l’époque montre clairement que l’organisation s’affichait ouvertement comme la branche armée du FIS. Dans cette intervention-fleuve, Abassi disait la chose et son contraire, d’un côté, il insistait sur le fait que l’action armée n’a jamais été inscrite dans l’agenda du parti, même après l’annulation du processus électoral et, de l’autre, le vieux leader accepte d’intervenir pour appeler les groupes armés à déposer les armes en vue de mettre fin à l’effusion de sang. Très difficile de suivre le raisonnement du cheikh très affaibli politiquement, et cloîtré depuis belle lurette entre les murs de son palace qatari. Ce qu’il faut aussi retenir de la dernière apparition de l’ex-leader du FIS, c’est sa détermination à vouloir occulter le rôle de son parti dans la tragédie qui s’est abattue sur le pays dans les années 90, et la responsabilité du FIS dans les grandes convulsions qui avaient bouleversé la scène politique algérienne à travers, notamment, un discours politique caractérisé par son extrême violence, voire même extrémiste. Un discours totalement discrédité aujourd’hui, non seulement en Algérie, mais à travers tout le monde. La communauté internationale, faut-il le rappeler, est entièrement mobilisée pour faire en sorte de freiner la déferlante des mouvements islamistes extrémistes qui ont enfanté des organisations terroristes comme Al-Qaïda, Boko Haram et Daech, pour ne citer que celles-là. Il est donc essentiel pour tout un chacun de s’impliquer dans cette stratégie globale pour protéger l’humanité des dérives de cette mouvance qui continue à poser un risque à la stabilité et à la sécurité mondiales. Forcément, quand j’entends quelqu’un comme le dénommé Anouar Haddam, un des dirigeants de la formation d'Abassi Madani en exil chez l’Oncle Sam, dire sur la chaîne islamo-salafiste émettant à partir de Londres que les factions armées n’ont aucun lien avec le FIS, alors qu’il avait lui-même applaudi et approuvé ouvertement l’attaque kamikaze qui a visé le commissariat central à Alger dans les années 90, et le carnage provoqué par cette attaque, une prise de position qui lui a d’ailleurs valu une sévère condamnation par une juridiction américaine, je me dis qu’on n’est malheureusement pas sorti de l’auberge. Surtout quand on se trouve confronté à une situation où les rôles sont inversés. Les monstres s’affichent comme des victimes, et ceux qui se sont mobilisés, en dépit des risques pour sauver la République, sont pointés du doigt et traités comme étant le vrai mal de l’Algérie, un cas d’école typiquement algérien.
S.-L. S.
Londres

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