RCD : «La source d’instabilité réside dans l’isolement du pouvoir»
Le conseil national du RCD s’inquiète de la situation du pays et des dangers qui menacent la nation. Dans une résolution sanctionnant ses travaux entamés hier vendredi, le conseil national du RCD estime que la principale source d’instabilité réside dans «l’isolement du pouvoir et la dégradation de la situation financière qui plonge des pans entiers de la société dans le manque et les incertitudes». L’idée d’un Etat civil que le pouvoir tente de vendre à l’opinion publique n’est pour ce parti qu’une chimère tant les pratiques restent les mêmes. Le conseil national constate que tous les signaux sont au rouge. «La dissolution du DRS que beaucoup attribuent à des règlements de comptes ne peut suffire si elle n’aboutit pas à la dissolution de la police politique du régime et la libération du champ politique et médiatique», assure la formation de Mohcine Belabbas. Le RCD ne se fait pas d’illusion : «Le refus opposé aux manifestations et les entraves à l’activité des partis de l’opposition, l’épisode des obstacles bureaucratiques à la demande du RCD pour la réservation de la salle Atlas étant le dernier exemple vivant ne sont pas de nature à accréditer un tel projet de lever la chape de plomb sur les libertés publiques». Pour cette formation, la révision de la Constitution est une preuve supplémentaire de ce manque de volonté d’aller vers la démocratisation du pays. «Les modalités choisies pour élaborer et entériner le énième nouveau charcutage de la Constitution est le meilleur indicateur de l’exclusion de l’écrasante majorité du peuple algérien sur un texte qui le concerne en premier chef, sans compter que cette mouture qui sort directement des laboratoires du système touche profondément aux équilibres des institutions», souligne le conseil qui dénonce «la discrimination envers une frange importante de la population, à savoir les Algériens qui vivent à l’étranger est loin d’être un détail». Ce parti estime que la réelle motivation de la «constitutionnalisation de cette discrimination est qu’il s’agisse de la frange qui revendique le plus la liberté et la fin d’un système politique d’un autre âge». Autre élément discréditant l’idée d’un Etat de droit, ce sont pour le RCD les ratonnades contre les habitants de Oued El-Ma à Batna qui semblent confirmer que le pouvoir n’a d’autre ressource que la mobilisation des forces de police et de gendarmerie avant d’instruire sa justice pour sévir. Aussi, les détenus de Ghardaïa dont les dossiers d’accusation sont vides sont transférés d’une prison à une autre pendant que les règles élémentaires de droit sont bafouées au cours de l’instruction comme c’est le cas du secrétaire national du RCD, Nacerdine Hadjadj. Le RCD appelle les Algériens à s’impliquer davantage dans les luttes politiques et sociales pour peser et imposer une solution politique négociée» à la crise qui secoue le pays.
Hani Abdi