Miloud Chorfi quitte l’Arav pour le tiers présidentiel au Sénat
Le président de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav), Miloud Chorfi, a été nommé sénateur dans le tiers présidentiel, a-t-on appris d’une source sûre. Une nomination qui met fin de fait à sa mission à la tête de l’Arav, dont le responsable ne doit occuper aucun autre poste ou responsabilité politique. L’annonce du départ de Miloud Chorfi de la présidence de cette instance de régulation du champ audiovisuel déclenche d’ores et déjà la compétition entre différents acteurs connus du secteur pour prendre sa place. On parle déjà de Hamraoui Habib Chawki, ancien ministre de la Culture et de la Communication et également ancien directeur de l’ENTV comme son probable successeur. En termes de probabilité, le nom de Azzeddine Mihoubi est aussi avancé. Actuellement ministre de la Culture, Azzeddine Mihoub, cadre du RND, a été donné comme partant du gouvernement à la faveur d’un éventuel remaniement ministériel qui pourrait intervenir après l’adoption du projet de révision de la Constitution mercredi prochain. Avant de partir, Miloud Chorfi a lancé un nouvel avertissement aux chaînes de télévision privées. Dans un communiqué diffusé aujourd’hui, l’Arav met en garde contre les dépassements des règles de l’éthique et de la déontologie. «La diversité du champ audiovisuel doit constituer un atout pour mettre en valeur la nature de la société algérienne non un moyen pour impacter négativement les aspects sécuritaire, politique et socioéconomique du pays», a souligné cette instance qui relève dans ce sillage le fait que «ces chaînes se caractérisent par des grilles de programmes anarchiques». L’Arav parle de «fautes et de défaillances dans la forme et dans le contenu des programmes», sans donner plus de précision. Toujours dans le vague, l’Arav souligne ainsi que «la diffusion à grande échelle d'émissions de proximité à caractère social et politique laisse entrevoir un mépris flagrant des règles de déontologie professionnelle et des règles d'usage dans le domaine de l'audiovisuel». Ainsi, estime cette instance, «plusieurs chaînes se sont transformées en tribunes de l'invective et de la diffamation pour des raisons qui, souvent, ne servent ni le citoyen ni la République, mais profitent à des cercles réduits et des intérêts personnels». L’Arav qualifie ces programmes incriminés, qu’elle ne cite pas, de «pratiques étrangères à nos us et à nos valeurs ancestrales». Pour cette instance, «ce sont là des comportements qui favorisent la violence, sèment la discorde et déstabilisent notre société et notre pays». Pour elle, «la liberté n'est pas synonyme de transgression des lois et des us, la liberté implique l'observation des lois de la République qui ont favorisé l'évolution du champ médiatique dans notre pays», rappelant dans ce contexte l’obligation pour ces chaînes d’«assumer leur responsabilité dans ce qu'elles diffusent et publient et s'en tenir à leur conscience professionnelle dans le respect de l'éthique professionnelle et des institutions de la République». L’Arav considère que «les dépassements enregistrés relèvent d'une transgression flagrante des règles de déontologie et tombent sous le coup des lois sur l'information et l'audiovisuel». Elle prévient contre la persistance «de telles défaillances et pratiques irresponsables qui exposent leurs auteurs à des mesures rigoureuses de la part des autorités publiques habilitées».
Sonia Baker