La Chine veut coopérer avec l’Algérie sur le dossier libyen
La Chine manifeste de l’intérêt pour l’Algérie avec laquelle elle cherche à intensifier sa coopération dans tous les domaines, y compris sur des dossiers sensibles régionaux et internationaux. L’envoyé spécial du gouvernement chinois pour les questions du Moyen-Orient, Gong Hiaoshen, est en visite en Algérie. Ce responsable chinois a en effet fait état de la volonté de la Chine de coopérer avec l’Algérie sur la question du règlement du conflit libyen. «Nous sommes prêts pour raffermir la coopération avec l'Algérie à tous les niveaux, surtout au Conseil de sécurité de l'ONU pour assurer une bonne coordination sur les questions sensibles et complexes, surtout les questions palestinienne et libyenne», a-t-il indiqué au terme de l’audience que lui a accordée le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. L’envoyé spécial chinois met en avant la position de la Chine par rapport à ce dossier. Il souligne que son pays a hautement salué «le rôle très important joué par l’Algérie sur les scènes régionales et internationales», affirmant qu’elle avait toujours affiché des «positions justes, équitables, intègres et distinguées sur les questions internationales et les questions sensibles et complexes dans la région, à leur tête la question palestinienne et la crise libyenne». M. Hiaoshen affirme s’être rendu en Algérie pour se concerter avec les «amis algériens» sur les importantes questions sensibles dans la région du Moyen-Orient, affirmant la convergence «totale» de vues et de positions entre les deux pays sur de nombreuses questions d'intérêt commun. «C’est la preuve de la profondeur des liens d'amitié traditionnelle entre les deux Etats, car il y a une convergence totale de vues et de positions entre les deux pays, à la lumière des événements survenus sur les scènes régionales et internationales», a-t-il assuré. Il dit avoir fait part aux «amis algériens» des détails et des résultats de la dernière visite du président chinois dans la région. Les relations bilatérales entre l’Algérie et la Chine ne cessent ainsi de se consolider. Outre d’être le premier fournisseur de l’Algérie, la Chine annonce d’importants investissements dans le secteur productif algérien. En janvier dernier, l’ambassadeur de Chine à Alger, Yang Guangyu, avait assuré que Pékin est disposé à accompagner l’Algérie dans sa volonté de diversifier son économie. «Nous sommes conscients que l’Algérie se trouve à un moment crucial et s’est engagée dans une transition de diversification économique. La Chine a réalisé avec succès une transition à l’industrialisation. Nous avons tiré des leçons et sommes prêts à les partager avec nos amis algériens», avait-il souligné. L’Algérie et la Chine ont signé en avril 2015, lors de la visite officielle du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en Chine, une vingtaine d’accords de coopération et memorandums d'entente dans les domaines minier, sidérurgique, électroménager, hôtelier, mécanique, agricole, de la fabrication du ciment et des transports maritimes. Plusieurs autres projets ont été prévus dans les domaines des énergies renouvelables, de la production automobile et des minerais. Les deux pays vont identifier des projets en Algérie pouvant entrer dans le cadre de ces dix programmes. Affectée par la chute des prix du pétrole, l’Algérie peut compter sur la Chine pour le financement de son économie dans les trois prochaines années. Les Chinois ne semblent pas parler en l’air. De grandes entreprises commencent à dépêcher des délégations pour prospecter et chercher à établir des partenariats avec des sociétés algériennes, à l’instar de la société Morinco, connue sur la scène internationale pour ses wagons. Cette entreprise, qui appartient au groupe China Railway Engineering Corporation (CREC), est en pleines négociations avec l'entreprise publique Ferrovial, spécialisée dans la construction de wagons de train.
Sonia Baker