L’Algérien sait
Par Kamel Moulfi – De nouveau, la rengaine de la vérité des prix est entonnée comme solution pour combler les «trous» créés par la mauvaise gestion et le gaspillage des ressources dans les entreprises et organismes chargés du service public. La dernière «sortie» sur ce mode est celle du directeur général de l’Algérienne des eaux (ADE), qui est chargée de la distribution de cette denrée vitale à la population. L’article d’Algeriepatriotiquequi lui est consacré fait ressortir que le DG de l’ADE suggère l’augmentation du tarif de l’eau pour résoudre les problèmes de trésorerie de son entreprise. La même solution est avancée par d’autres responsables pour l’économie de l’eau. On peut se demander comment les recettes de l’ADE pourraient s’accroître si l’augmentation du prix de l’eau entraînait automatiquement une réduction de la consommation. Car le premier réflexe de l’Algérien, face à un prix élevé de l’eau, est de faire attention à la dépense excessive et de laisser moins couler le robinet, le compteur marquerait un indice plus faible que d’habitude et la facture serait moins lourde, les caisses de l’ADE s’en ressentiraient. Si l’ADE voulait réellement améliorer sa trésorerie, ses responsables devraient lire les commentaires qui ont suivi l’article d’Algeriepatriotique.Extrait, livré tel quel : «A Constantine, quartier de Aouinet el-foul, chaque matin, une fuite d'eau est visible à partir du siège de l'APC (Drag). Cela donne chaque jour l'envie aux taxieurs stationnés de se mettre à laver, gratuitement, leurs véhicules, en ramassant l'eau avec une boîte de tomates, à partir du sol.» Autre extrait d’un commentaire de lecteur : «Il y a lieu de faire beaucoup d'efforts pour recouvrer les créances, surtout auprès des organismes publics. Faut pas craindre pour son poste, ou pour son avenir.» Cette réponse d’un autre lecteur qui s’adresse aux responsables de l’ADE est à méditer : «Si le prix du mètre cube d'eau vendu est déficitaire, c'est parce que vos coûts de production ne sont pas aux normes, parce que votre gestion est mauvaise, parce que vos équipements et vos marchés sont probablement surfacturés, comme c'est le cas de toutes les autres entreprises. Alors, n'essayez pas, comme Sonelgaz, de faire supporter aux citoyens lambda votre gestion.» Conclusion : les Algériens savent où sont les vrais problèmes et quelles sont leurs vraies solutions.
K. M.
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