Talaie El-Hourriyet : «La Constitution révisée est celle d’un régime politique finissant»
Talaie El-Hourriyet a exprimé son «grand regret quant au passage en force irréfléchi et irresponsable auquel le régime politique en place a cru devoir recourir pour imposer au pays une révision constitutionnelle controversée, diviseuse et foncièrement inutile», indique un communiqué de ce parti parvenu à la rédaction. «Au lieu de rassembler et de consolider le consensus autour de la loi suprême de la République, la Constitution révisée a introduit de nouvelles fractures dans la société algérienne ainsi qu'en témoignent abondamment les vastes réactions de doute, de suspicion ou de rejet qu'elle a provoquées au sein des forces politiques et sociales de même qu'au sein des mondes académique et médiatique», souligne le parti de Benflis. «La révision constitutionnelle a été, tout au long de son parcours, le produit d'institutions notoirement dépourvues de légitimité et, de ce fait, elle est le produit illégitime d'institutions elles-mêmes illégitimes», relève le bureau politique de Talaie El-Hourriyet. La révision constitutionnelle «est conçue comme une vaine tentative de régler les seuls problèmes du régime politique en place et non de ceux du pays», note ce parti, estimant que cette révision «laisse sans traitement véritable la crise de régime actuelle qui se manifeste à travers un pouvoir personnel vacant, l’accaparement du centre de la décision nationale par des forces extra- constitutionnelles qui a conduit à leur dislocation et l’illégitimité de l’ensemble des institutions». «De ce fait, relève-t-on, la révision constitutionnelle qui occulte l’impérative nécessité du règlement de cette crise de régime ne fait, au bout du compte, que l’entretenir et l’aggraver». La Constitution révisée est «celle d’un régime politique finissant», soutient le parti de Benflis, pour qui cette Constitution «n’est pas celle de l’Etat démocratique que l’Algérie attend et à laquelle le peuple algérien aspire». Le bureau politique de Talaie El-Hourriyet estime que la Constitution «de la République sera l’œuvre d’autorités et d’institutions légitimes et représentatives dans le cadre d’une transition démocratique dont le but sera d’assurer le passage consensuel, ordonné et apaisé d’un personnel en bout de parcours à un Etat de droit bâti conformément aux normes universelles reconnues et admises».
Karim Bouali