Honte à nous !
Par Rabah Toubal – Habituellement, je le célèbre dans l'intimité, avec mes proches et nos amis, dans la joie et l'optimisme, mais, cette fois-ci, je le fais dans la tristesse et la colère, car ce jour du 7 février sera désormais associé à la forfaiture commise contre notre pays dans l'enceinte du Parlement. Celle de l'adoption par un Parlement croupion, Assemblée nationale et Conseil de la nation réunis, de l'explosif projet de révision de la Constitution algérienne, élaboré par des aventuriers, prédateurs, cupides et obstinés , qui pratiquent une fuite en avant suicidaire qui fourvoie notre pays dans une impasse dangereuse, grosse de tous les risques pour sa cohésion sociale, son développement économique, sa stabilité politique, sa sécurité et son unité. Cette révision constitue un déni grave des avancées démocratiques que la nation algérienne a réalisées, depuis l'indépendance du pays, en juillet 1962, et vise à museler davantage les libertés fondamentales du citoyen algérien et à plonger notre pays dans les abysses obscurs de la tyrannie et de la féodalité chères à un président de la République, imposé et maintenu à son poste par la force et la fraude massive depuis avril 1999, qui est depuis le sévère AVC qui l'a foudroyé en avril 2013, dans l'incapacité physique, mentale et morale d'assumer ses lourdes charges. En acceptant sans broncher ce énième viol de l'honneur et de la conscience de la nation algérienne, notre génération, les 40/60 ans notamment, toutes catégories sociales et professionnelles confondues, et surtout l'élite, contrairement à celle qui l'a précédée, qui a vaillamment libéré le pays du joug du colonialisme et l'a mis sur les rails d'un développement économique honorable, aura, par égoïsme et indifférence coupables, failli à ses obligations sacrées envers la patrie en permettant à ceux que les braves du «groupe des 19» et ceux qui les soutiennent ont qualifié de «clan mafieux» ou «oligarchie», d'accaparer les institutions du pays et ses ressources naturelles et financières, en détruisant massivement ses ressources humaines, grâce au pouvoir de nomination et de limogeage du président Abdelaziz Bouteflika, qui en a usé et abusé indécemment depuis avril 1999. A cause de notre silence complice, nous serons pour longtemps, tout autant que les bourreaux de notre pays, couverts de honte aux yeux de la nation algérienne et de nos enfants, qui ne nous pardonneront jamais notre complaisance et notre lâcheté collectives face à la énième et certainement pas la dernière forfaiture de ces aventuriers. Rabi yestor bledna oua ouledna(que Dieu protège notre pays et nos enfants) !
R. T.
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