Algériens et héros
Par Houari Achouri – Le compte rendu publié dans Algeriepatriotiquedu récit fait hier soir par Nordine Aït Hamouda sur le plateau de Dzaïr TV, à propos de sa rencontre avec Mouammar Kadhafi à Alger (voir article), apporte un témoignage édifiant au moins sur deux points. D’abord, ce qui en ressort immédiatement, c’est le prestige dont jouissaient le colonel Amirouche et Djamila Bouhired auprès du Guide libyen. Kadhafi ne pouvait pas s'empêcher de verser des larmes rien qu'à l'évocation du nom du lion du Djurdjura, le colonel Amirouche, et de l'héroïne de la Bataille d'Alger, Djamila Bouhired. Or, nous avons laissé tomber ces symboles qui font pleurer les leaders de pays étrangers et sommes allés en chercher des faux en Afghanistan, en Egypte et ailleurs. Honte à nous ! Qu'avons-nous fait de nos vaillants martyrs qui ont fait trembler l'armada d'une puissance coloniale appuyée par l'Otan et libéré un pays grand comme un continent ? Nous les avons tout simplement déshonorés, car nous n'avons pas été à la hauteur de leur courage et de leur sacrifice. Les valeurs humaines qui ont motivé l’engagement de presque toute une génération dans la lutte armée pour l’indépendance ont fait de ces héros des êtres exceptionnels, pour la plupart des jeunes et beaucoup de femmes. Les livres et films qui ont traité de leur militantisme jusqu’au sacrifice de leur vie pour nombre d’entre eux montrent leur courage sans limite mis au service de la libération de la patrie du joug colonial. Durant la guerre de Libération, ils ont forcé l’admiration des amis de l’Algérie combattante et parmi eux Mouammar Kadhafi, alors jeune sympathisant de notre cause, qui a révélé à Nordine Aït Hamouda avoir commencé à militer en vendant des photos du colonel Amirouche et de Djamila Bouhired à Tripoli pour en reverser la recette à une caisse qui était chargée de financer la lutte armée en Algérie. Notons, au passage, et c’est l’autre mérite de ce récit, que la solidarité de Kadhafi avec l’Algérie ne s’est jamais démentie, une solidarité concrète, en centaines de millions de dollars quand, bien plus tard, l’Algérie, indépendante, était dans le besoin et coincée par les pays occidentaux créanciers. On comprend pourquoi il a été assassiné et la Libye livrée au chaos.
H. A.
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