Nouvelles démissions au RCD : quarante-deux militants se retirent
Quarante-deux militants du RCD de la section d’Aghribs, dans la wilaya de Tizi Ouzou, ont annoncé leur démission collective de toutes les structures du parti. Dans une déclaration adressée à notre rédaction, accompagnée de la liste des noms et des signatures des démissionnaires, ces derniers dénoncent la gestion «catastrophique et antidémocratique, l’état de déliquescence et la délinquance politique dans lesquels se débat le parti, réduit aujourd’hui à un club d’amis, voire à un registre de commerce au profit d’un seul homme». Les signataires ont choisi le jour d’anniversaire de la fondation de leur parti, qui coïncide avec le 9 février, pour rendre publique leur démission. Ils décident de rejoindre les 56 autres militants de la même section qui avaient présenté leur démission en octobre dernier pour les mêmes motifs. «Partageant ce sentiment, affirment-ils, nous avons décidé d’assumer notre responsabilité, en voulant donner forme à cet élan de réappropriation du projet démocratique, et c’est cette profonde conviction qui anime notre action et nous donne la force pour aller de l’avant». Pointant du doigt «la promotion de la médiocrité», «la violation récurrente des textes régissant le fonctionnement du parti», «le mépris envers les militants sincères et la promotion des étrangers», ils considèrent néanmoins que ces pratiques «ne sont pas propres à la section d’Aghribs». A l’origine de la crise qui secoue le parti dans cette commune, dont est originaire le chef historique du RCD, Saïd Sadi : la polémique née du projet d’implantation d’un centre d’enfouissement technique (CET) dans la forêt de Bouhlalou. Les nouveaux démissionnaires, à l’instar de leurs prédécesseurs, reprochent à la direction du parti de s’être «systématiquement» alignée sur l’administration dans cette histoire «au détriment de la population» qui, elle, rejetait, selon les signataires, dans sa majorité le projet d’implantation de ce centre d’enfouissement. «Pis, accusent-ils, au lieu de participer à l’apaisement et à l’encouragement du débat initié par le collectif des citoyens d’Aghribs, la direction a excellé dans la manipulation, l’invective, la menace et la propagation de la haine au sein de la population». Reprenant les termes de la déclaration rendue publique par le premier groupe de démissionnaires, les désormais ex-militants RCD d’Aghribs disent inscrire leur action «dans une perspective de mobilisation visant à rassembler toutes les énergies que recèle le camp démocratique».
R. N.