Crash d’Air Algérie au Mali : les familles des victimes doutent des dépouilles inhumées à Bamako
Le crash du vol AH5017 de la compagnie espagnole Swiftair affrété par Air Algérie en juillet 2014 n’a pas fini de livrer tous ses mystères. Après la longue polémique sur les circonstances du drame, le problème de l’identification des dépouilles demeure à ce jour posé. Ainsi, les familles des victimes sont de nouveau montées au créneau pour demander à savoir ce qui a été exactement fait des dépouilles de leurs proches. Elles estiment que les informations demeurent «contradictoires» et ne comprennent pas la décision prise, à leur insu, d’inhumer «subitement» les dépouilles non identifiées au cimetière de Bamako. D’après l’hebdomadaire Jeune Afrique, citant un communiqué de l’Association française AH5017, les familles des 116 victimes avaient unanimement exprimé leur désir de les voir inhumées à Ouagadougou et s’en étaient ouvertes pour cela auprès des autorités impliquées, dont le ministre des Transports malien. Elles s’indignent du fait que les restes mortels non identifiés de leurs proches, après avoir été conservés à Gao, aient été «subitement inhumés au cimetière de Bamako, sur décision de la justice malienne, ceci sans aucune information des familles et sans explication», souligne le communiqué. «On ne comprend pas ce qu’il s’est passé. On voudrait savoir, qu’on nous dise», a déclaré Suzanne Aillot, vice-présidente de l’Association. Cette dernière va jusqu’à douter de l’identité des dépouilles inhumées. «On sait qu’il y a une stèle à Bamako, dira-t-elle, on ne sait pas ce qu’il y a dessous. On nous a parlé de quatre grandes malles, de dix cercueils… » Mme Aillot dénonce au passage un «manque de respect envers les familles hallucinant». «Pour nous, ce sont nos proches qui sont là-bas, pas des bouts de chiens», s’insurge-t-elle.
R. Mahmoudi