L’administration interdit une conférence du MDS à Béjaïa
Les autorités commencent à mettre réellement en application l’instruction du Premier ministre interdisant toute activité politique dans les enceintes universitaires adressée aux chefs des établissements universitaires en novembre dernier. Pour preuve, nous apprenons qu’une conférence que devait animer aujourd’hui mercredi le porte-parole du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Gheras, au niveau de la résidence universitaire 17-Octobre de Béjaïa a été annulée suite à une interdiction de l'administration. Pour rappel, dans une note adressée par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, à tous les responsables des établissements universitaires, et datée du 25 novembre 2015, il est clairement indiqué que «toute rencontre ou activité partisane organisée, sous quelque forme que ce soit, dans l’enceinte des établissements sont contraires à la vocation originelle de ces établissements et aux missions qui lui sont dévolues». Se référant à une instruction du Premier ministre en la matière, la note enjoint ainsi aux directeurs desdits établissements de «ne pas mettre les infrastructures pédagogiques, ni scientifiques à la disposition des partis politiques» et de «n’autoriser aucune activité partisane au niveau des établissements relevant du secteur de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique». Cette instruction a suscité une vive indignation au niveau des partis politiques mais aussi au niveau des comités d’étudiants qui ont l’habitude d’organiser des rencontres ou des conférences-débats avec des dirigeants politiques ou sur des thèmes ayant trait à la vie publique en général, notamment au niveau des résidences universitaires. Les étudiants ont toujours considéré que le débat politique dans l’enceinte universitaire contribue plutôt à leur formation et leur essor intellectuel, arguant que la conscience politique de toute société est essentiellement produite par ses universités.
R. Aït Ali