Pr Khiati : «Le kidnapping d’enfants n’est pas un fléau national»
Le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), Mustapha Khiati, considère que le kidnapping d’enfants ne constitue pas un fléau national. Intervenant aujourd’hui mercredi sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale, ce pédiatre de formation indique que le nombre de kidnappings enregistré annuellement ne dépasse pas 150. Et la majorité des cas concerne des enfants de plus de dix ans, qui se retrouvent ainsi victimes d’actes de provocation ou carrément de règlements de comptes pour des litiges familiaux ou d’autres, commerciaux ou économiques. Il y a aussi des kidnappings dus à la maladie. Des enfants subissent des abus sexuels par des gens qu’on ne peut pas considérer comme normaux, estime ce professeur. Le président de la Forem considère que la peine de mort doit être rétablie dans les cas d'enlèvement, d'agression sexuelle et d'assassinat d'enfants. «Dans ce genre de situation, c'est la société qui est ébranlée et ce sont ses fondements qui sont touchés», a-t-il poursuivi. La peine de mort existe dans les textes de loi. Elle est même prononcée par les tribunaux. Mais elle n’est plus exécutée depuis 1993. Le professeur Khiati se dit inquiet également par la violence exponentielle subie par les enfants. Une violence omniprésente. Selon lui, l’enfant vit persécuté de la maison à la rue en passant par l’école. Le président de la Forem affirme que les chiffres officiels relatifs à la maltraitance des enfants ne reflètent pas l’ampleur de ce phénomène qui ne cesse de s’aggraver. Les services de sécurité, assure-t-il, parlent de quelque 10 000 cas de violence à l’égard des enfants. Mais il y a beaucoup de cas qui ne sont pas déclarés. Selon nos évaluations, il y aurait plus de 50 000 enfants qui sont maltraités chaque année. Ce sont ces chiffres qui traduisent, selon lui, l’expansion alarmante du fléau. Ces statistiques font peur, soutient-il, considérant que beaucoup d’enfants vivent l’enfer, surtout quand leurs familles sont disloquées par des divorces et des conflits. Le professeur Khiati parle également des enfants sans domicile fixe (SDF) de plus en plus nombreux. Il estime qu’il y a près de 20 000 enfants qui vivent dans la rue, essentiellement dans les grands centres urbains. Ces enfants doivent être pris en charge par des structures qualifiées afin qu’ils poursuivent mener une vie décente, grandir et être scolarisés. Le professeur Khiati estime qu’un enfant SDF ne peut pas vivre plus de 4 ans à cause des conditions de vie extrêmes et intenables.
Sonia Baker
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