De Kerchove : «L’Algérie a des dispositifs antiterroristes robustes»
L'Algérie a développé des dispositifs de prévention «extrêmement sophistiqués et robustes», a affirmé aujourd’hui jeudi le coordinateur de l'Union européenne pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove, soulignant le travail de réflexion portant sur la déradicalisation pour éradiquer ce fléau. «Vous avez développé des dispositifs de prévention extrêmement sophistiqués et robustes» en matière de lutte antiterroriste et des «pôles d'expertise qui pourraient être très utiles» pour l'UE, a soutenu M. Kerchove dans un entretien accordé au journal El-Watan. Il a ajouté que l'Algérie avait développé des «pôles d'expertise» qui pourraient «nous être très utiles, je pense au travail de réflexion sur la déradicalisation», assurant que l'Algérie «a une responsabilité régionale», car «plus elle s'implique dans la région, mieux c'est pour nous». M. Kerchove a souligné qu'en Europe aussi, certains pays ont été confrontés au terrorisme de l'IRA, de l'ETA, et le GIA a été «très actif» en France, et «nous avons développé des expertises (…)», affirmant que «l'idée c'est de fixer un cadre et une feuille de route commune, qui serve de référence dans notre relation pour baliser des travaux d'ici à trois à quatre ans». Interrogé sur une éventuelle intervention militaire en Libye notamment des Américains, il a affirmé que «la position de l'UE – qui n'est pas habilitée à s'exprimer sur la nécessité d'une intervention, car elle n'est pas une force militaire – est celle de soutien aux efforts de constitution, au plus vite, d'un gouvernement libyen». «Au plus vite, car nous avons besoin d'un interlocuteur pour essayer de trouver une solution aux multiples défis de la Libye. Faute d'avoir un gouvernement central avec lequel dialoguer, nous avons, tout de même, mené quelques actions avec des maires de communes libyennes, venus à Bruxelles pour voir comment stabiliser leur territoire», a-t-il soutenu. Il a ajouté qu'une fois un gouvernement «légitime», soutenu par le Parlement, mis en place, «nous pourrons faire beaucoup plus», précisant que si le gouvernement se constitue et formule une demande à l'UE de soutien et de réforme, «je pense qu'elle sera très disposée à mobiliser ses moyens». Evoquant le phénomène des «combattants étrangers» notamment au Maroc et en Tunisie, il a indiqué que l'UE avait mis en place un groupe de spécialistes pour essayer de réfléchir à toutes les réponses à apporter ce phénomène.
R. N.