L’officieux supplée l’officiel
Par R. Mahmoudi – La communication continue à faire défaut à la présidence de la République, malgré toutes les polémiques suscitées autour de ce sujet depuis le début de la maladie du Président. Si, à la limite, on peut comprendre la discrétion qui a entouré le bilan de santé du chef de l’Etat, à travers les différentes étapes passées jusqu’ici, rien n’oblige cette haute institution à régenter la vie politique nationale avec la même opacité et le même esprit de mystification et de manipulation. C’est le cas de l’étrange dépêche concernant le sort du gouvernement Sellal, diffusée hier par l’agence de presse officielle, citant «une source autorisée» de la Présidence. Si l’objectif escompté par une telle «clarification» était de mettre un terme aux supputations nourries essentiellement par le FLN sur un éventuel changement de l’Exécutif, suite à l’amendement de la Constitution, pourquoi la Présidence n’a-t-elle pas réagi officiellement, par l’intermédiaire, notamment, de son directeur de cabinet, qui est normalement habilité à parler en son nom sur ces questions ? Pourquoi ce démenti officieux dès lors que les arguments de la Présidence sur le maintien ou non du gouvernement sont très valables et largement justifiés ? Est-ce pour ne pas exposer le chef de cabinet, Ahmed Ouyahia, qui est actuellement aux prises avec Amar Saïdani et son parti qui convoitent ouvertement le Palais du gouvernement ? Les rivalités partisanes se sont-elles à ce point répercutées sur le fonctionnement et la communication de la présidence de la République ? La double vocation – politique et administrative – d’Ahmed Ouyahia a montré ses limites après ses dernières sorties tout aussi lapidaires qu’ambivalentes. En tout cas, il est clair qu’il aurait mieux fait d’assumer pleinement son rôle de directeur de cabinet de la Présidence sans avoir à montrer son jeu ni à manœuvrer aussi maladroitement.
R. M.
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