Ouyahia : «Nous ne sommes pas en guerre avec le FLN»
De Skikda où il a tenu son premier meeting depuis son retour à la tête du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia a assuré que son parti n’est pas en guerre avec le FLN. «Je salue fraternellement Amar Saïdani. Le FLN est notre principal allié politique et il le restera », a indiqué Ahmed Ouyahia lors de ce meeting animé à l’occasion du 19e anniversaire de la création du RND. «Ceux qui ont exploité le printemps arabe sont toujours là à vouloir trouver d’autres fissures par lesquelles ils passeraient. Ces gens-là espèrent une guerre entre le RND et le FLN. Ils veulent que je réponde à Amar Saïdani et au FLN. Mais le RND sait d’où il vient», a soutenu Ahmed Ouyahia, selon lequel son parti «n’est pas né avec des moustaches comme certains le disent, mais plutôt avec une kalachnikov pour défendre ce pays dans les pires moments de son histoire. Ce parti sera toujours là pour défendre l’Algérie», a-t-il martelé. Ahmed Ouyahia met en garde contre les risques sécuritaires qui guettent le pays. Le secrétaire général par intérim du RND considère que le principal défi de l’Algérie reste celui de la stabilité. Devant de nombreux militants, Ahmed Ouyahia a affirmé que «le premier défi de l’Algérie, qui a recouvré sa stabilité grâce à la politique de concorde et de réconciliation nationales, consiste aujourd’hui à préserver cet acquis dans un contexte marqué par les périls que représente la ceinture de feu qui entoure pays». Le SG du RND, qui est aussi directeur de cabinet de la présidence de la République, relève un autre danger qui menace la stabilité du pays : la question économique. Pour lui, le second défi ne peut être qu’économique et se doit également d’être relevé, car les revenus du pays, du fait de l’effondrement des cours du pétrole, ont diminué ces deux dernières années de 80%. Ahmed Ouyahia a longuement parlé de ce qui a été réalisé durant le règne de Bouteflika, auquel il a rendu un vibrant hommage. Selon lui, c’est grâce à ces réalisations que l’Algérie s’est prémunie contre le vent du «printemps arabe». Mais Ahmed Ouyahia estime que la bataille n’est pas finie. «Si le printemps arabe est passé, son virus est toujours là», a-t-il assuré. Son meeting a porté aussi bien sur la situation générale du pays qui nécessite selon lui «une grande solidarité» et la «contribution de tout le monde» que sur la situation interne du parti. Ouyahia a évoqué la tenue en mai du congrès extraordinaire du RND. Ce rendez-vous sera l’occasion «d’unifier les rangs au sein du parti, de renforcer la cohésion de ses militants et d’ouvrir davantage les portes aux jeunes». Ahmed Ouyahia mise ainsi sur la jeunesse, lui qui ne manque pas d’ambition politique. «Le congrès de la base militante qui aura à élire, par le biais de ses délégués, le nouveau secrétaire général du parti et les membres de sa direction nationale sera celui des jeunes militants», a-t-il insisté, rappelant que le RND «a rassemblé des militants qui étaient en première ligne pour défendre l’Algérie contre le terrorisme». Ahmed Ouyahia a assuré que le parti qu’il dirige reste fidèle à ses idéaux, appelant à la «mobilisation des citoyens» pour la défense de leur pays et la protection de ses intérêts suprêmes devant toute tentative pouvant les mettre en danger.
Sonia Baker