Comment les exportations européennes vers le monde arabe transitent par Israël
A cause de la guerre en Syrie, l’Etat hébreu est devenu le principal point de passage terrestre entre l’Europe et le Moyen-Orient, sans que cela n’émeuve personne. C’est ce que révèle le média israélien JSSNews. Ainsi, toutes les marchandises exportées de Turquie ou de Bulgarie par des camions vers la Jordanie ou l’Irak ou même les pays du Golfe sont désormais retransférées à partir d’Israël. Pour ce faire, le terminal de fret israélien à la frontière jordanienne va connaitre bientôt des travaux d’expansion pour pouvoir gérer 150 camions supplémentaires, rapporte le journal israélien. Ces camions sont transportées sur des ferries vers le port de Haïfa, d’où ils traversent Israël d’Ouest en Est, déchargent leurs marchandises qui seront ensuite expédiés de l’autre côté de la frontière, en Jordanie, à travers tout les pays arabes du Moyen-Orient : Irak, Syrie, Arabie Saoudite, Yémen, etc. L’auteur de l’article ne précise pas si cette opération touche d’autres pays du monde arabe, comme ceux d’Afrique du Nord et l’Egypte. Toutefois, il explique qu’il existe une autre voie de transport couramment utilisée par les pays européennes pour desservir cette région, depuis le port d’Aqaba en Egypte, «mais cette voie est beaucoup plus chère que par Israël». Pour éviter toute réaction hostile de la part des pays destinataires ou d eleur opinion publique, les transporteurs sont instruits de n’inscrire nulle part le lieu de transit. «Ainsi, les destinataires peuvent profiter d’Israël et payer moins cher, sans pour autant avoir à expliquer à l’opinion publique pourquoi on ne boycott pas Jérusalem», se gausse le journaliste. Dans cette relation de «gagnant-gagnant», il est clair que c’est plutôt l’Etat hébreu qui gagne davantage : d’abord, en profitant de la guerre en Syrie pour remplir les caisses du pays, et en élargissant le processus de normalisation avec les pays arabes, dont certains entretiennent déjà des relations diplomatiques et commerciales plus ou moins assumées avec Israël.
R. Mahmoudi