Le général Nezzar dément détenir une statuette en or et intente un procès contre un journal arabophone
«C’est un boniment de la plus ignoble sournoiserie», s’est exclamé, ahuri, le général Khaled Nezzar à la lecture d’une information sur une prétendue «statuette en or de deux kilogrammes» qui aurait été subtilisée chez lui. «S’il est vrai qu’une jeune adolescente a commis un vol à mon domicile avec la complicité de son ami, il s’agit néanmoins de quelques bijoux appartenant à mon épouse», a-t-il expliqué. Le général a appris l’existence de cet article calomniateur plusieurs jours après sa parution dans un journal arabophone, car, a-t-il dit, «je ne lis plus ces torchons qui vivent du charlatanisme et du racolage». Le général Khaled Nezzar, qui a décidé d’intenter un procès contre le directeur de ce quotidien, a, par ailleurs, dénoncé la violation du secret de l’instruction, sachant que l’affaire n’a pas encore été jugée. Le journal en question a, en effet, cité une source judiciaire. On ne sait pas, cependant, si c’est cette source qui a inventé cette histoire de «statuette en or pesant deux kilogrammes» ou si c’est le journal qui, voulant manipuler ses lecteurs, l’a créée pour corser l’article en le surmontant d’un titre provocant. «Ce journal arabophone, comme beaucoup d’autres, malheureusement, est dominé par la recherche du sensationnel», s’est indigné le général à la retraite qui regrette que ces médias «ternissent, par cette propension au mensonge compulsif, l’image de cette noble profession qui a donné tant de martyrs durant la décennie rouge». Le journal en question a été lancé récemment par l'ex-correspondant d’un média koweïtien à Alger, Habet Hannachi. Des indiscrétions font état d’une intrigante relation entre lui et un ancien responsable de la communication de l’ambassade du Koweït durant les années 1990 et au début des années 2000. Habet Hannachi aurait, selon de nombreuses sources, servi d’intermédiaire entre des bailleurs de fonds koweïtiens et des partis islamistes algériens inféodés au mouvement des Frères musulmans. On se demande, dès lors, si cet article fantaisiste n’est pas un épisode supplémentaire dans l’interminable campagne de diffamation et de harcèlement conduite contre celui qui a empêché cette mouvance immobiliste d’arriver au pouvoir par la tromperie et les élucubrations métaphysiques. «Quoi qu’il en soit, la justice tranchera», a conclu le général à la retraite Khaled Nezzar qui se dit «dégoûté par cette vilenie».
M. Aït Amara