Louisa Hanoune appelle à la suspension «en urgence» de l’Accord d’association avec l’UE
De Mila, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a appelé aujourd'hui à la suspension «en urgence» de l’Accord d’association avec l’Union européenne qu’elle qualifie de désavantageux pour l’Algérie. Parlant de la gravité de la crise économique que traverse le pays, Louisa Hanoune, qui a animé un meeting à la Maison de la culture Moubarek-El-Mili, considère que le maintien en l’état de cet accord va tuer dans l’œuf toute bonne initiative de développer la machine de la production nationale. L’Accord d’association avec l’UE et celui de la Zone arabe de libre-échange (ZALE) ne servent nullement, selon elle, les intérêts de l’économie nationale. Au contraire, ils la fragilisent et la mettent en danger. Louisa Hanoune, qui a beaucoup insisté sur les défis économiques du pays, demande, en outre, l’adoption rapidement d’une loi de finances complémentaire pour «corriger les errements» de la loi de finances en vigueur et protéger l’économie nationale et sa souveraineté. Elle prévient contre les désastreuses répercussions sociales et économiques que va provoquer la loi de finances 2016. La pasionaria du PT appelle dans ce cadre à l’instauration d’un impôt sur la fortune, à la lutte contre les multiples formes de corruption et de trafic de devises et l’ouverture d’enquêtes sérieuses contre l’évasion fiscale qu’elle estime à près de 95 milliards de dinars. La patronne du PT, qui s’est distinguée depuis 2014 par son discours critique envers les politiques économiques et sociales du gouvernement, tire la sonnette d’alarme sur la situation au sud du pays et demande à ce que la priorité en termes de développement soit donnée à cette région défavorisée. Pour elle, il y va de la sécurité nationale. «Toute négligence de cette donnée aura des répercussions négatives sur la sécurité du pays», a-t-elle mis en garde, considérant que les populations de ces zones comme «les gardiens de la sécurité du pays» qui ont droit, en conséquence, à «l’amélioration de leurs conditions de vie». Louisa Hanoune soutient totalement les revendications des populations du Sud pour des emplois, invitant les dirigeants du pays à mettre les moyens pour «combattre la précarité sociale, conduire un développement équitable, renforcer l’exercice démocratique et les libertés, notamment les droits d’expression, de réunion et de grève».
Hani Abdi