Khebri : «Sonatrach va recourir aux financements extérieurs»
Le ministre de l’Energie, Salah Khebri, se montre optimiste quant à un possible accord entre les pays membres de l’Opep et les autres grands exportateurs pour geler le niveau de production afin de permettre aux prix du pétrole de remonter un tant soit peu. S’exprimant aujourd’hui au Forum de la Radio algérienne, le ministre de l’Energie se base sur le fait que certains pays comme l’Arabie Saoudite commencent à être pénalisés par les prix actuels. «Nous pourrons s’attendre sur un minimum lors de la réunion prévue ce mois de mars», précise Salah Khebri qui rappelle que les prix de l’or noir ont chuté depuis juin 2014 de 70%. Le ministre de l’Energie affirme que l’Algérie avait averti en août dernier les pays de l’Opep sur le risque que les prix du pétrole qui étaient à 60 dollars chutent de manière vertigineuse si l’on ne décide pas de baisser la production. Mais les alertes de l’Algérie n’ont pas été prises en considération. Salah Khebri indique que la surproduction pétrolière s’élève à 3 millions de barils. Pour le ministre, le gel du niveau de production est le strict minimum à faire pour espérer une remontée des prix. Salah Khebri est revenu lors de ce Forum sur la question de la consommation énergétique en Algérie et le Conseil interministériel restreint présidé la semaine dernière par Bouteflika. Selon lui, l’Algérie a pris la décision d’investir davantage dans les énergies alternatives pour faire face à cette crise pétrolière. Salah Khebri a dévoilé ainsi un programme national des énergies renouvelables approuvé par le gouvernement. Ce programme vise à produire 22 000 kW à base des énergies renouvelables d’ici 2030, ce qui représente 27% des besoins du marché national. Le ministre fait état de l’existence de 10 stations opérationnelles qui produisent de l’électricité pour Sonelgaz (solaire et éolienne). Ces stations produisent, pour le moment, 98 mégawatts. Cela permet ainsi à l’Algérie d’économiser beaucoup de gaz et de gasoil, lesquels sont utilisés pour faire fonctionner des stations de production de l’électricité. Selon lui, Tamanrasset et Adrar consomment déjà 70% de l’électricité produite à travers les énergies renouvelables. L’utilisation des énergies renouvelables devra permettre d’économiser 300 milliards de mètres cubes de gaz. Une quantité importante qui pourra être utilisée dans l’industrie pétrochimique. Salah Khebri souligne qu’un travail est engagé afin de sensibiliser les patrons des entreprises sur l’utilisation des énergies renouvelables. Le ministre de l’Energie a, par ailleurs, parlé d’un recours probable à l’emprunt à l’extérieur pour le financement des projets de Sonatrach. Salah Khebri rassure, cependant, que ces emprunts seront avantageux. Mais, aussi, le ministre a évoqué comme moyen de financement de certains projets les accords d’association dans le cadre de la règle 49/51 en vigueur dans le secteur pétrolier.
Sonatrach prévoit une hausse de sa production en 2016
De Ghardaïa, le P-DG de Sonatrach, Amine Mazouz, tente de rassurer la population sur la disponibilité des ressources énergétiques. «En 2016, il y aura une hausse assez importante de production d’hydrocarbures, et cette hausse s’est déjà fait ressentir avec les résultats obtenus à fin février en cours où les objectifs de production sont atteints à 100%», a déclaré Amine Mazouz, à l’agence officielle APS lors de son déplacement dans la vallée du M’zab. Ainsi donc, pour lui, la production va augmenter de manière substantielle grâce à la réduction des coûts de production et une meilleure maîtrise de la chaîne. «Vers la fin 2016, nous allons certainement dépasser les prévisions», estime-t-il, considérant que «ces projections de reprise de la production, qui devrait marquer la rupture avec près d’une décennie de repli, sont liées dans une large mesure à des investissements qui ont permis d’optimiser les ressources en pétrole et gaz des puits en exploitation tout en réduisant les coûts de ces investissements». «Nous avons donc pu réussir le défi d’optimiser la production à moindre coût», s’est-il félicité. Pour le P-DG du Groupe Sonatrach, le développement des principaux gisements gaziers et pétroliers se poursuit. A cela s’ajoutent de nouveaux partenariats qui vont être signés dans les tout prochains jours, avec des partenaires étrangers pour la réalisation de trois nouvelles raffineries à Hassi Messaoud, Biskra et à Tiaret. Des raffineries qui viendront renforcer les capacités nationales et permettre ainsi de réduire dans un premier temps les quantités de produits pétroliers importés, comme le gasoil. Amine Mazouz estime que la réalisation de ces trois nouvelles installations s’inscrit dans le cadre du programme national de développement de l'activité de raffinage qui vise à porter les capacités à près de 60 millions de tonnes par an d’ici 2019. Sonatrach produit quotidiennement un peu plus d’un million de barils. Son quota au sein de l’Opep est de 1,2 million de barils par jour.
Sonia Baker