Encore le pétrole…
Par Kamel Moulfi – Les fluctuations, à la hausse cette fois, certes légère pour le moment, du cours du baril de pétrole sur le marché international, alors que pour certains experts la tendance dominante était, au contraire, une chute encore plus brutale, poussent maintenant les prévisionnistes spécialisés à regarder vers les facteurs qui peuvent déterminer plutôt une augmentation des prix. Les plus optimistes penchent même pour l’idée que la déprime des cours du pétrole est finie et que les prix actuels constituent bien l’amorce réelle d’une remontée avec une perspective pas trop lointaine de sortie de la zone de danger, c'est-à-dire celle où la réversibilité brutale est encore possible, situé dans la quarantaine de dollars. Pour l’Algérie, à 40 dollars le baril, c’est déjà au-dessus du prix de référence, 37 dollars, fixé par la loi de finances pour 2016. Mais personne ne se hasardera à dire que notre pays a échappé aux conséquences entraînées par la baisse des cours qui a commencé au milieu de l'année 2014. Tant mieux, car il ne faudrait pas se laisser aller aux illusions et abandonner la démarche de riposte qui devrait nous sortir de la dépendance de cette seule ressource, non seulement épuisable mais dont les prix, sur le marché international, sont déterminés par des facteurs qui nous échappent, qu’il s’agisse de surabondance de l'offre, ou de ralentissement de l'économie mondiale, ou encore de manœuvres à visées géopolitiques. Les actions de diversification de l’économie doivent continuer à être accompagnées d’une véritable chasse à tout ce qui contribue à la dilapidation des recettes tirées des exportations d’hydrocarbures, a fortiori quand celle-ci découle de pratiques illégales entachées de corruption comme les surfacturations, mais aussi ce qui relève de la mauvaise gestion et de l’imprévision, ou encore ce qui encourage la surconsommation de produits importés. Le fait soulevé récemment à propos des ports secs qui sont source de perte, en moyenne, de deux milliards de dollars pour l’Algérie, est édifiant. Le gain réalisé par le tour de vis donné aux importations est tout aussi impressionnant. Cela prouve que s’il est difficile d’agir sur les facteurs externes qui provoquent la chute des cours du pétrole, par contre, au plan interne, il est possible de réduire son impact sur la vie économique et sociale, à condition de le vouloir.
K. M.
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