Sonatrach va investir 3,2 milliards de dollars dans les gazoducs
Le Groupe public des hydrocarbures Sonatrach décide d’investir dans l’extension et le développement de ses canalisations de gaz. Le montant de cet investissement, qui sera étalé sur 4 ans, est de 3,2 milliards de dollars. L’information a été révélée par le vice-président de l’Entreprise nationale des canalisations (Enac), Arabi Bey Slimane, dans des déclarations faites, mardi, à l’agence britannique Reuters. Cet investissement important, dans un contexte de rareté des ressources financières à cause de la chute vertigineuse des prix du pétrole, vise donc à augmenter les capacités du réseau de canalisations pour pouvoir commercialiser le surplus de production du gaz. Arabi Bey Slimane a assuré à la même agence que le projet va être réalisé à partir de l’année en cours et jusqu’à 2020 pour renforcer les capacités du transport du gaz. En 2016, 530 millions de dollars vont être déboursés dans le cadre de ce programme d’investissement. Sonatrach compte, en effet, réaliser 1 650 km de canalisations et 6 stations de pompage d’ici 2020. L’augmentation des capacités de transport visent à faire face à l’entrée en production des nouveaux puits découverts au sud-est et sud-ouest du pays. Cet investissement intervient dans un contexte de crise que vit le marché des hydrocarbures à cause d’une surproduction qui a fait baisser substantiellement les prix de l’or noir et du gaz. De juin 2014 jusqu’à présent, les prix du pétrole ont chuté de 70%. L’Algérie a perdu 40% de ses ressources financières. Le gouvernement cherche à augmenter sa production pour, à la fois, augmenter ses entrées en devises et satisfaire la demande exponentielle locale. Il faut souligner que malgré la crise, Sonatrach a décidé de maintenir son plan de développement. Son P-DG, Amine Mazouzi, avait assuré, en septembre 2015, que Sonatrach s’attelle non seulement à augmenter significativement les réserves d’hydrocarbures pour assurer la sécurité énergétique du pays à très long terme mais aussi à réduire davantage et, à terme, de supprimer l’importation du diesel et des essences. En plus du programme de réhabilitation des raffineries existantes, Sonatrach va construire 3 nouveaux complexes de raffinage qui doivent entrer en production au premier semestre 2020, devant générer des quantités de 3,7 millions de tonnes d’essence et 9 millions de tonnes de gasoil. Des dispositions ont été également prises pour réaliser rapidement les projets de valorisation des sous-produits, en réservant une partie du fuel et du naphta exportés pour la production de 2,6 millions de tonnes de diesel et de 4 millions de tonnes d’essences supplémentaires. Ces projets devraient entrer en production avant 2018. C’est dire que l’austérité ne touche pas Sonatrach.
Sonia Baker