Des activistes extrémistes font barrage aux migrants à Calais : risques de dérapage en France
Quelque cent trente membres de l’organisation extrémiste Génération identitaire ont bloqué les accès des migrants à la ville de Calais, dans le nord de la France. Se substituant ainsi aux forces de l’ordre et agissant hors la loi, ces jeunes extrémistes justifient leur acte par l’«incapacité» de l’Etat français à «défendre réellement les Calaisiens». Depuis 7h30 ce samedi, ces activistes de l’extrême droite ont pris le contrôle de deux ponts permettant l'accès des migrants à la ville de Calais, apprend-on. Calais est devenue «le symbole de la véritable invasion à laquelle sont confrontés» la France et le continent européen, arguent ces activistes qui mettent en avant «les agressions contre les forces de l'ordre, contre des automobilistes et des chauffeurs routiers, les émeutes en ville et la désagrégation totale du tissu social et économique» de cette ville utilisée par les migrants comme passage pour se rendre dans d’autres pays européens. Ces extrémistes n’hésitent pas à qualifier Calais de «ville martyre», dénonçant «des actes de violence», y compris sur des journalistes, et «des agressions sexuelles». Une telle action met sérieusement en doute l’autorité officielle dans cette partie de la France, qui vit au rythme des flux incessants de migrants, conséquence de la politique étrangère hasardeuse de Paris depuis l’avènement de Nicolas Sarkozy au pouvoir. «Cette situation est le fruit d'une politique irresponsable, dont sont coupables les dirigeants politiques nationaux comme européens, à Paris, Berlin et Bruxelles», accusent ces extrémistes dont l’action risque d’aller crescendo dans les jours et les semaines à venir. Déjà mal lotis, vivant dans des conditions extrêmement difficiles et dans une insécurité permanente, les migrants fuyant la Libye, la Syrie, l’Irak et tous les pays en proie à des guerres imposées de l’extérieur sont désormais menacés de violences physiques au cas où les services de sécurité n’interviennent pas pour endiguer la menace extrémiste. Pour les militants de cette organisation xénophobe, il est du devoir des «Français de souche» «de protéger les populations en rétablissant des frontières, à l'échelle nationale comme européenne», puisque «les gouvernants refusent» de mener une telle action, selon eux. «Alors, ils verront les peuples dresser des barricades, comme ce matin à Calais», menace cette organisation connue pour sa haine viscérale des étrangers.
Karim Bouali