Guy Darmanin révèle : «Hollande participera à la célébration de l’anniversaire du 19 Mars»
Invité par la chaîne BRTV à réagir à la participation de François Hollande à la célébration de l’anniversaire du cessez-le-feu, le 19 mars prochain, Guy Darmanin, président de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (Fnaca), a déclaré que celle-ci «est un geste de rassemblement et de réconciliation» avec l'Algérie. «C'est la première fois qu'un président de la République française participera aux célébrations du cessez-le-feu, au lendemain des Accords d'Evian qui ont mis fin, officiellement, à la guerre d’Algérie», fait savoir Guy Darmanin pour qui cette participation «est un geste honorable et une reconnaissance à l’égard des trente mille militaires français qui sont morts, pour la plupart, à l’âge de vingt ans» durant cette guerre. Selon le président de la Fnaca, François Hollande associera, dans son discours d’hommage qu’il prononcera lors de cet événement, «tous ceux qui sont morts après le 19 mars, le drame qu’ont connu nos compatriotes rapatriés, lesquels ont perdu la terre où ils sont nés, ainsi que le drame des harkis qui ont été livrés à un tragique destin». A ceux qui se sont élevés contre la participation du président Hollande aux commémorations du 19 mars, Guy Darmanin répond que la présence du président français à cet événement «est un hommage et une reconnaissance qu’il rend à tous ceux qui ont souffert et qui sont morts à cause de cette guerre», ajoutant qu’après la fin de tout conflit, il y a toujours eu des vengeances. Et de rappeler la guerre 39-45 qui s’est terminée par la bombe lancée sur Hiroshima, en août 1945, faisant ainsi un parallèle quelque peu décalé. «Il faut s’en rappeler. Il faut le dire et il faut rendre hommage à ces victimes après les dates du cessez-le-feu.» Guy Darmanin a souligné que le 19 mars est resté la date officielle du cessez-le-feu, parce qu’il n’y en a pas eu d’autres et qu’elle a été approuvée par 91% des électeurs à l’occasion du référendum organisé à l’initiative du général de Gaulle, le 8 avril 1962. Selon le président de la Fnaca, le président français prononcera un discours de «rassemblement et de rapprochement» vis-à-vis de l’Algérie. Pour lui, «on ne peut pas rester fâchés à vie avec ceux contre qui on s’est battus». Guy Darmanin affirme souhaiter des relations franco-algériennes «plus rapprochées qu’elles ne le sont actuellement», estimant «avoir le devoir de transmettre aux jeunes générations la mémoire collective sur la guerre d’Algérie». Ce que ne dit pas Guy Darmanin, par contre, c’est que des relations franco-algériennes «plus rapprochées» exigent la reconnaissance par la France de ses crimes coloniaux. Des crimes restés impunis jusqu’à nos jours et que la France semble écarter de son agenda de rapprochement avec l’Algérie. Ce rapprochement nécessite, également, le rapatriement des restes mortuaires d’une trentaine de résistants algériens, conservés au Musée national d’histoire naturelle de Paris que la France refuse de restituer. Le chemin de la difficile réconciliation historique entre l’Algérie et la France est encore long et ce n’est pas un simple discours qui le raccourcira.
Mohamed El-Ghazi