Grande colère de Ban Ki-moon : Mezouar passe un mauvais quart d’heure à New York
C’est un secrétaire général de l'ONU très remonté contre le Makhzen qui a reçu le ministre des Affaires étrangères, Salah-Eddine Mezouar, ce lundi à New York. Algeriepatriotique avait annoncé, dans un précédent article, que le roi Mohammed VI allait dépêcher son chef de la diplomatie à Manhattan pour remettre une lettre à Ban Ki-moon au lendemain de sa visite réussie chez les Sahraouis et de ses propos objectifs sur l’occupation de cette partie du Maghreb par les forces coloniales marocaines depuis 1975. Le secrétaire général de l’ONU a très mal pris le show grotesque improvisé par le Palais à Rabat, où quelques milliers de membres des forces de l’ordre en civil et des militants de partis inféodés au roi ont brandi des slogans hostiles à Ban Ki-moon. A New York, le ministre marocain des Affaires étrangères a paru très mal à l’aise face aux photographes et aux cameramen, suite à ce comportement puéril propre au régime marocain, enfant gâté de Paris et des monarchies pétrolières du Golfe. Le secrétaire général des Nations unies a clairement signifié sa réprobation de cette attitude de la part des autorités marocaines, confirmant ainsi l’absence flagrante de volonté de la part de Rabat de faire avancer le dossier du Sahara Occidental, bloqué depuis de longues années en raison de l’entêtement du Makhzen à vouloir empêcher un référendum d’autodétermination qui aboutirait inéluctablement à l’indépendance du peuple sahraoui. Ban Ki-moon a clairement signifié à son interlocuteur qu’il ne tolérait pas les déclarations du gouvernement marocain, exprimant sa «profonde déception» et sa «colère» au sujet de la manifestation de dimanche dernier, qui l’a ciblé personnellement. Il a souligné que de telles attaques «sont irrespectueuses envers lui et à l’égard de l'Organisation des Nations unies», est-il clairement indiqué dans la déclaration officielle rendue publique après sa rencontre avec le ministre marocain des Affaires étrangères. Ban Ki-moon a, en outre, exigé des explications sur la présence de nombreux officiels marocains parmi les manifestants. A des milliers de kilomètres du siège de l’ONU, le roi du Maroc a, de son côté, reçu une gifle des autorités russes. Mohammed VI n’a pas été accueilli par le président Vladmir Poutine, ni même par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à son arrivée à l’aéroport de Moscou. Un geste fort du Kremlin envers le jouet des Al-Saoud qui applaudit des deux mains, tel un automate, la guerre qui fait ravage en Syrie et au Yémen. Le Maroc vit son désastre diplomatique le plus terrible de tous les temps.
Karim Bouali