Le breuvage toxique du FMI
Par Kamel Moulfi – Les fonctionnaires du FMI lisent-ils les articles des journalistes algériens «spécialisés» en économie ? Prennent-ils connaissance des analyses de nos «experts» ? Apparemment, oui ! Venus examiner et évaluer l’état de notre économie qui est sous le choc de la baisse brutale des recettes pétrolières, les agents du FMI ont fait des remarques qui n’apprennent presque rien aux Algériens qui suivent l’actualité de leur pays à travers les médias. Cela ne signifie pas que ce que disent les fonctionnaires du FMI et ce qu’ils proposent comme orientations nous convient. Ils ont passé une quinzaine de jours chez nous pour arriver à des conclusions quasiment identiques aux commentaires des journalistes spécialisés et des experts algériens. Ces derniers appellent à supprimer les subventions que l’Etat accorde à certains produits de première nécessité pour les rendre accessibles aux couches sociales défavorisées ; à recourir à l’endettement extérieur au lieu de l’emprunt obligataire que va lancer le gouvernement ; à abandonner les licences d’importation que le gouvernement veut utiliser pour réduire l’enveloppe devises démesurément grossie par les surfacturations et les achats inutiles à l’étranger… C’est à se demander qui inspire l’autre. Dans tous les cas, les fonctionnaires du FMI offrent à leurs alter ego dans notre pays du bon grain à moudre et le lectorat algérien sera bientôt invité à goûter à nouveau à leur breuvage. L’Algérie et d’autres pays dans le monde ont expérimenté les remèdes prescrits par le FMI pour surmonter les situations de crise. Toute l’histoire de l’Algérie, depuis les années 1980, est liée aux réorientations suggérées puis imposées par ces deux institutions internationales que sont le FMI et la Banque mondiale. Il faut être un parfait niais pour croire qu’elles pensent à notre bien-être. Les préconisations présentées par l’équipe du FMI partent du souci de défendre des intérêts qui ne sont pas les nôtres. L’appel lancé à accepter les crédits que la Banque mondiale et les banques privées étrangères cherchent à placer, en est l’illustration. Cet appel n’est pas innocent.
K. M.
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