Amar Saïdani : «Le retour de Chakib Khelil entre dans le cadre d’une amnistie présidentielle»
Le très informé Amar Saïdani revient sur le retour «officiel» de Chakib Khelil en Algérie, après un exil doré aux Etats-Unis d'Amérique. Interrogé par Al-Jazeera, le secrétaire général du FLN affirme que le retour médiatisé de l'ancien ministre de l'Energie «entre dans le cadre d'une amnistie présidentielle» qui concerne, selon lui, tous les cadres «injustement incarcérés ou accusés de corruption». Le chef de file du FLN n'a pas donné plus d'explications sur cette «amnistie», se contentant de faire état de l'engagement du président Bouteflika à «réhabiliter les cadres de l'Etat à travers une amnistie». Amar Saïdani, qui défend depuis des mois Chakib Khelil, a exhorté, dans ce sillage, tous les cadres en exil «pour des raisons semblables à celles de Chakib Khelil» à ne pas avoir «honte», à «rentrer en Algérie» et à «assumer à nouveau des postes de responsabilité». Amar Saïdani laisse entendre que Chakib Khelil pourrait à nouveau occuper des fonctions officielles. «Sonatrach souffre depuis le départ de Chakib Khelil», a-t-il affirmé à Al-Jazeera, estimant que ce dernier «fait partie des hommes qui doivent diriger cette société». Est-ce à dire que Chakib Khelil reviendra à la tête du secteur de l'Energie ? «Chakib Khelil peut redevenir ministre ou même plus que cela», a ajouté le secrétaire général du FLN, qui assure que l'ancien ministre de l'Energie «n'est nullement un corrompu». «Les accusations de corruption dont fait l’objet Chakib Khelil ne sont que des racontars de la presse qui ne sont basés sur aucune donnée réelle», a-t-il soutenu. Pour lui, se réconcilier avec les cadres de l'Etat est important dans le contexte actuel. «Nous avons pardonné à des fanatiques religieux. Dès lors, comment ne pas se réconcilier avec nos cadres», a-t-il enchaîné. Il faut rappeler qu’Amar Saïdani a été le premier et presque l'unique responsable politique à prendre ouvertement la défense de Chakib Khelil dont le nom est lié à plusieurs dossiers de corruption en Algérie et en Italie. Dans une interview accordée à une chaîne de télévision privée proche du cercle présidentiel, Amar Saïdani est allé jusqu'à qualifier Chakib Khelil de «meilleur ministre que l'Algérie n’ait jamais connu». Il est, pour lui, «totalement innocent». En défendant Chakib Khelil, Amar Saïdani ne manque pas de s’attaquer à chaque fois au Département du renseignement et de la sécurité (DRS) qui a mené, à la demande du président Bouteflika, des enquêtes sur la corruption à Sonatrach et dans d'autres secteurs ayant bénéficié de grandes dotations budgétaires et projets. Pour Amar Saïdani, le DRS aurait «fomenté des dossiers» contre Chakib Khelil, «dans le but de porter atteinte au chef de l'Etat». «[Ils] ont essayé de faire la même chose avec moi pour saboter ma carrière politique», a-t-il dit. Amar Saïdani est, en effet, cité dans l’affaire de détournement à la Générale des concessions agricoles (GCA). Algeriepatriotique avait, par ailleurs, révélé l’existence de biens immobiliers et d’une société appartenant à Amar Saïdani en France. Celui-ci avait démenti, avant de se confesser, acculé par les preuves – images satellites de l’immeuble à Neuilly et statuts de la société – diffusées par notre site.
Sonia Baker