Mars 1962 : fin de la colonisation, début d’une bataille terroriste

Par Abdelkader Benbrik – A la fin de l’occupation coloniale française de l’Algérie qui a duré 132 ans, Oran, seconde grande ville d’Algérie, vivra une tragédie sanglante provoquée par l’OAS (Organisation de l’armée secrète). Les superviseurs des massacres étaient Tassou le Grec, Athanase, le tenancier du Café riche, Pancho le Gitan et Papa Benichou, le juif. Ce groupe terroriste a exécuté une vraie politique de la terre brûlée. Ils sont, pour l’histoire, derrière les attentats les plus meurtriers d’Oran de février au 30 juin 1962. Ces nostalgiques de l’Algérie française, qui n’avaient pas hésité à commettre les crimes les plus odieux et les plus barbares, des attentats aux braquages de banques, dirigeaient les opérations d’assassinats d’Algériens et d’Européens favorables à la paix. L’OAS a assassiné durant cette courte période du cessez-le-feu des centaines de civils innocents et fait plus de 500 blessés ou mutilés en plus d’un nombre d’Européens civils et militaires pacifistes assassinés par l’OAS. Parmi les opérations les plus sanglantes, l’explosion de la bombe en ville nouvelle le 28 février 1962 durant le mois du Ramadhan, qui a coûté la vie à une centaine d’Algériens une heure avant la rupture du jeûne. Une voiture piégée bourrée d’explosifs, garée par un collabo de l’OAS juste devant Boulehya, le marchand de zlabia ; le plasticage en double reprise d’un hôtel ; l’incursion avec la complicité de quelques gardiens à la prison civile d’Oran pour assassiner les militants du FLN emprisonnés. La période de la proclamation du cessez-le-feu de la guerre d’Algérie est très importante pour tous les indépendantistes algériens et pacifistes européens. C’est au mois de mars 1962 que les accords d’Evian ont été signés, et à la même période, des groupes armés portants la nationalité française (Français, juifs, Espagnols… et collabos algériens) ont amplifié leurs attaques criminelles contre le peuple algérien et les Français pacifistes, sous la bannière de l’OAS. Par la même occasion, c’est le mois où certains Algériens, aujourd’hui devenus grands responsables politiques et grands patrons, ont pris le train de la résistance au terminus. Ce ramassis qui n’a jamais participé à la lutte pour l’indépendance est sorti de son trou, habillé en kaki ou en tenue léopard achetée auprès de militaires français et portant des brassards FLN ou GPRA, faisant croire au brave peuple des deux communautés qu’ils sont des maquisards, des fedayin, des combattants de la liberté, des moudjahidine. Ils se sont rués sur les fermes des colons, appartements et villas des pieds-noirs, ils ont ramassé tout ce qui avait de valeur et se sont installés dans les meilleurs villas et immeubles abandonnés par leurs occupants, avant de se faire appeler par des sobriquets tels : Si Flane el 24, Si Feltane bazooka, Si Ali Bangalore, Si Kaddour el Blendi, Si Aïssa Half trac, etc. pour devenir des pseudo-combattants de la résistance, imposant à ce jour leur influence. Mars 1962, s’il pouvait parler, il nous montrera cette pourriture d’imposteurs, il vomira ces opportunistes et leur progéniture, qui ont accaparé des avantages et des biens réservés au malheureux peuple qui a voté le 3 juillet «Oui à l’indépendance». Ils avaient presque tout raflé, pendant que le brave peuple algérien et les Européens fêtaient la fin d’une guerre, la fin d’un drame qui a endeuillé les deux communautés. Les vrais patriotes étaient occupés à la défense contre les actes de l’OAS dirigés par des officiers supérieurs de l’armée française, auteurs du putsch d’Alger contre le général de Gaulle : Raoul Salan, Edmond Jouhaud, Godard, Gardes, Susini, Perez, Broizat, Château Jaubert, Maurice Challe, de Saint-Claire, entre autres. Une OAS créée le 11 février 1961, à Madrid, par Jean-Jacques Susini et Pierre Lagaillarde. Toutes les techniques du meurtre sont utilisées, du plastic au bazooka ; mais c'est le pistolet américain de calibre 45 qui était l'arme favorite des tueurs, dont la plupart sont issus de la Légion étrangère, comme Jacques Mesrine quand il était soldat. Les deux communautés espéraient vivre dans la fraternité après la guerre, mais l’OAS a mélangé les cartes et créé la haine en ouvrant des opportunités aux forces occultes des deux bords, laissant derrière eux des mines qui ont explosé en juillet 1962 entre le FLN et le GPRA, suivies d’affrontements entre moudjahidine des Wilayas IV et V et de la II. La suite, nous la vivrons aujourd’hui.
A. B.

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