Sonatrach agacée par le retrait temporaire de BP et Statoil
Le retrait temporaire du personnel des groupes britannique BP et norvégien Statoil semble avoir déplu au groupe national Sonatrach, a-t-on appris d’une source au ministère de l’Energie. Pour la société nationale, qui est en association avec ces deux multinationales dans plusieurs projets, ce retrait n’est pas justifié en ce sens que les conditions sécuritaires sont garanties. Dans un communiqué diffusé par l’agence britannique Reuters, BP affirme qu’elle a décidé d’«entreprendre progressivement un déménagement temporaire de tous (ses) employés des coentreprises de In Salah et In Amenas au cours des deux prochaines semaines». Cette compagnie pétrolière explique cela par des impératifs de sécurité pour leur personnel. Idem pour Statoil qui annonce aussi qu’il déménagera ses effectifs déployés sur les deux sites «dans les semaines à venir». Cette décision intervient quelques jours après l’attaque terroriste contre le site gazier de Krechba, dans la région d’In Salah. Bien qu’aucun dégât ni perte humaine n’ait été enregistré, les compagnies étrangères décident de rapatrier leur personnel expatrié. Cette attaque rappelle pour BP et Statoil ce qui s’est produit à Tiguentourine, un autre site gazier exploité par ces deux sociétés en partenariat avec Sonatrach. L’attaque terroriste perpétrée vendredi dernier contre le site de Krechba a été revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Cette attaque repose à nouveau la problématique de la sécurisation des sites stratégiques au sud du pays. Il est à rappeler que les compagnies pétrolières exploitant des gisements gaziers et pétroliers au Sud ont déjà demandé à ce qu’il y ait un renforcement de la sécurité au niveau des bases et des champs en exploitation. Une demande motivée par les développements inquiétants de la situation sécuritaire en Libye.
Sonia Baker