Mokri et le MSP s’acharnent sur la ministre de l’Education
Le président du MSP, Abderezzak Mokri, s’est attaqué à la ministre de l’Education, Mme Nouria Benghebrit, en l’accusant de vouloir «imposer la langue et la culture françaises par l’augmentation du volume horaire qui leur est consacré», et parle de «vision néocoloniale qui tranche avec les vérités scientifiques attestant que la langue française n’est plus une langue de science», assène-t-il. En islamiste irréductible, Mokri réduit les réformes annoncées par la ministre à un «projet imposé par une minorité idéologique» qui, selon lui, utilise les moyens de l’Etat et loin de toute concertation avec la famille de l’éducation. A cet effet, le chef du MSP annonce la mise en place d’une commission d’experts pour surveiller notamment les directives du ministère de l’Education et les changements envisagés dans les programmes scolaires. Abderrezak Mokri s’est aussi longuement étalé sur les réformes relatives au statut personnel, en mettant en cause sommairement «les transgressions opérées sur la famille et la femme algériennes», en voyant là encore dans les réformes du code de la famille «des injonctions idéologiques étrangères». Commentant le retour au pays de l’ex-ministre de l’Energie Chakib Khelil, le président du MSP le qualifie d’«acte de provocation» et «un signe de décomposition et d’immoralité du système politique en place», en arguant que cette annonce «porte un coup dur à la justice algérienne et à sa crédibilité». «C’est aussi, enchaîne-t-il, une preuve que la justice sous le règne de Bouteflika n’est pas indépendante, dès lorsqu’elle inculpe et disculpe un ministre sur lequel pesaient de lourds soupçons». Mokri en veut surtout à une partie de la presse qui, «après s’être acharnée sur Khelil, en fait aujourd’hui un héros national». A propos de la situation sécuritaire, le conférencier affirme que son parti «restera mobilisé aux côtés de l’ANP et les différents corps de sécurité pour faire face à toutes les menaces qui guettent notre pays» et appelle au renforcement d’un «front interne», tout en endossant au pouvoir l’entière responsabilité de sa fragilité.
R. Mahmoudi
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