Tout le pétrole m’appartient
Par Saâdeddine Kouidri – Tout le pétrole m'appartient, ou vous me le donnez ou je viens le prendre. C'est moi le premier qui l'ai trouvé, c'est encore moi le premier qui l'ai exploité, c'est encore moi qui ai le plus besoin, c'est encore moi qui l'utilise le mieux et c'est encore moi le plus fort grâce à lui, et si tous ces arguments et d'autres ne vous suffisent pas, c'est que vous êtes de mauvaise foi et vous méritez une leçon. Pour votre bien et le bien de votre peuple, offrez-le-moi de votre bon gré, sinon, c'est que vous n'avez rien saisi de ce que je fais de par le monde toutes ces dernières décennies, y compris chez vous dans les années 90. Vous oubliez que la cinquième colonne précède toujours les autres et qu'en fait, on devrait l'appeler la colonne zéro, car elle se régénère presque naturellement, puisque c'est à notre Dieu à nous qu'elle obéit en dernier. Le dieu des dieux n'est plus Allah dans le monde musulman puisque je l'ai décrété ainsi, c'est notre cher Dollar et vous le savez bien sans l'ombre d'un doute, puisque vous le constatez aisément en écoutant jusqu'à votre opposition qui vous le tambourine régulièrement au Mazafran au rythme de la derbouka.
C'est en ces termes que le président Obama, qui au nom du Capital, semble s'adresser au monde et particulièrement au monde dit musulman et aujourd'hui particulièrement à l'Algérie en nous rappelant tout récemment à l'ordre avec deux actes dont les «deux obus de fabrication artisanale, tombés vendredi matin, près du poste de contrôle d'un site de la société nationale Sonatrach, à Khrechba, à 200 km au sud-ouest d'El-Ménéa, avec la précision «sans causer de perte humaine ou matérielle». Des terroristes planqués dans le désert, armés comme des anti-crésus pour paraître diablement loin du fait étatsunien. Même au quotidien, les communiqués du MDN ne peuvent nous donner le chiffre des armes ni le nombre de terroristes planqués, ni leur moyen de communication, ni poser la question élémentaire au lendemain d'un crime, celle, évidente, de dire à qui profite le crime tout en sachant que British Petroleum et Statoil renchérissent au lendemain de l'attaque. Nous savons qu'une telle critique reste encore loin du possible et ce qui n'est pas possible n'est pas important dans ce cas. Ce qui est important, c'est de savoir qui est pour et qui est contre les arguments tels que les guerres en général et la guerre contre la Syrie et la Libye plus particulièrement. Pour le savoir, il s'agirait tout simplement d'organiser un vote qui trancherait entre ceux et celles qui voudraient se désister de leur rente pétrolière, mais comme les votes sont toujours tronqués, ce n'est donc pas la solution. Quelle serait donc la solution ? Si aujourd'hui les services de sécurité ont une expérience qui semble suffisante pour parer aux émeutes, au terrorisme urbain… il n'est pas dit qu'ils savent déceler le danger que peut porter un homme dans le désert ou dans le sérail et c'est paradoxalement de même niveau. Ce n'est pas leur affaire, me diriez-vous. Effectivement, mais il est utile de dire que si un terroriste dans le désert a besoin d'au moins un portable, la cinquième colonne a besoin, elle, d'un coup de main dans le sérail.
S. K.
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