La Grande-Bretagne envisage de remplacer ses importations de gaz russe par le gaz algérien
Selon des médias arabes basés à Londres, la Grande-Bretagne envisage de remplacer ses importations de gaz russe par le gaz algérien, au cas où le référendum qui se déroulera très probablement en juin 2016 décide la sortie de ce pays de l’Union européenne. Les mêmes sources, citant le journal The Guardian, rappellent que le ministre britannique de l'Energie, Ambre Rudd, a mis en garde son pays contre les conséquences de la dépendance de Londres des importations de gaz en provenance de Russie en cas de sortie de l'UE. Il estime que la Russie utilise l'approvisionnement en gaz comme un outil de la politique étrangère. En fait, c’est toute l’Europe qui a pris conscience, déjà depuis plusieurs années, de sa dépendance du gaz russe, aggravée par les événements qui se sont déroulés en Ukraine, territoire de transit des importations énergétiques européennes de Russie. Le problème se pose à la Grande-Bretagne qui se trouve devant des choix multiples et en particulier l'importation de gaz du monde arabe et les Etats-Unis. Pour sa part, Ambre Rudd mise sur le gaz algérien pour être la principale source d’importation d'ici 2020 et constituer une alternative au gaz russe. Selon les sources citées, le Premier ministre britannique, David Cameron, est arrivé à une entente sur cette question du gaz, avec le président Abdelaziz Bouteflika, quand il a visité l'Algérie en janvier 2013. Les chefs de gouvernement de la Grande-Bretagne ne se rendent que très rarement dans les pays du Maghreb, expliquent ces médias, et seulement quand il y a une absolue nécessité, comme c’est le cas pour la sécurité en approvisionnement en gaz de ce pays. Deux mois après la visite de Cameron en Algérie, le ministre algérien de l’Energie s’est rendu en mars 2013, à Londres pour mettre au point le projet d’exportation de gaz algérien vers la Grande-Bretagne, ainsi que les projets d’investissements britanniques qui les accompagnent en Algérie. Cette visite a eu lieu après l’attaque terroriste contre les installations gazières près d’In Amenas. Les médias arabes qui rapportent ces informations font remarquer qu’il y a deux voies pour acheminer le gaz algérien vers la Grande-Bretagne : le gazoduc Algérie vers le sud de l'Espagne, et même la France, qui pourrait être prolongé d'un gazoduc sous la mer du Nord et l’importation de gaz par bateau, la distance en mer entre l'Algérie et la Grande-Bretagne est plus avantageuse que celle qui sépare ce pays du Qatar. Les mêmes sources font observer que la Grande-Bretagne est satisfaite de la position algérienne qui n’a pas adhéré à la proposition russe de créer une Opep du gaz afin de pouvoir en déterminer le prix et pouvoir faire pression sur les pays acheteurs.
Houari Achouri