Les multiples volte-face de la chaîne de l’ex-FIS
Par Sonia-Linda S. – Chose acquise aujourd’hui, tous les observateurs des questions politico-médiatiques éprouvent d’énormes difficultés à cerner le flou qui entoure le fonctionnement de la chaîne de l’ex-FIS, émettant à partir de la capitale britannique, Londres. Le paradoxe est de facto le maître mot pour définir cette chaîne, notamment son approche dans le traitement des questions liées aux terrorismes, au djihadisme et à l’islamisme dans sa version radicale. L’élément le plus marquant sur l’ambiguïté de ce média autour de ces questions est en partie lié à ses positionnements conjoncturels en fonction des évènements, la chaîne a étrangement emprunté un virage de90% ces jours-ci, un changement dicté, il faut le dire, par des considérations tactiques, après les attaques terroristes abjectes ayant secoué Bruxelles, la capitale de l’Union européenne. Le discours des animateurs de cette chaîne a timidement changé, même au niveau de la ligne éditoriale, qui en principe demeure constante. Car en réalité, on est démocrate, tolérant et impartial ou on ne l’est pas. Dans ce cas de figure, le revirement a été très aléatoire, notamment dans le traitement réservé par la chaîne a l’évènement. Elle a d’une manière à peine voilée désigné les réseaux djihadistes comme étant la partie responsables de ces attentats, alors qu’il y a à peine quelques jours, la chaîne lançait une attaque viscérale contre le contenu du message du chef de l’Etat algérien, adressé aux Algériens à l’occasion des commémorations de la journée du 19 Mars, notamment sur le passage dans lequel il évoquait l’ampleur de la menace terroriste qui plane sur la région. Le commentateur connu par son rejet et son adversité à tout esprit de modernité en Algérie a carrément accusé le Président d’entretenir la peur en vue d’occulter les vrais problèmes dont fait face le pays. En tout cas, les évènements sur le terrain ne lui ont pas donné raison, une tentative d’attaque terroriste a ciblé en l’espace de quelques jours, un site gazier situé dans la région d’In Salah, preuve irréfutable que la menace terroriste, qu’Al-Magharibia tente de minimiser, est omniprésente dans la région, en raison notamment du chaos qui s’est installé chez le voisin libyen. Pis encore, ce média qui est dirigé par un djihadiste notoire, en l’occurrence le dénommé Abdellah Anes, qui a fait de cette chaîne une tribune ouverte à des noms connus dans la sphère de l’islamisme radical, à l’image d’Anouar Haddam, Ali Benhadj, Mohammed Larbi Zitout pour ne citer que ceux-là, ne cesse tout de même de jouer sur la fibre de l’infantilisme et de la manipulation. En tentant, il y a quelques jours, de jeter l’opprobre sur l’ANP, au sujet de l’affaire liée à la découverte d’un lot très important d’armement, dans la zone frontalière avec la Libye. Une affaire qui a vite viré à la polémique, une polémique déclenchée délibérément par un pseudo-journaliste, un béni-oui-oui de premier rang de cette chaîne, alors que l’ANP a géré cette question avec une totale transparence, en exposant ces armes aux médias. Al-Magharibia en tout cas ne se soucie guerre de la gravité de ces questions, elle est plus intéressée par l’aspect instrumentalisation à des fins qui servent exclusivement les intérêts de la mouvance à laquelle elle est associée. Même l’évènement tragique qui vient de frapper la Belgique a fait l’objet d’une manipulation de la chaîne, notamment au sujet d’un détail dans le déroulement de l’enquête diligentée par les services de sécurités belges. Il s’agit de l’histoire d’un ordinateur récupéré par les enquêteurs, et dans lequel ils ont découvert, semble-t-il, un document sonore, en forme de testament de l’un des auteurs des attaques de Bruxelles. Un pseudo-journaliste de ce média, qui a vite renoué avec ses réflexes de manipulateur, a brandi presque délibérément l’argument du complot, des propos révoltants et très graves compte tenu de la conjoncture sécuritaire extrêmement tendue au niveau international. Cela dit, la question qui se pose aujourd’hui est la suivante : pourquoi les autorités britanniques restent-elles indifférentes face à de tels agissements, qui se déroulent de surcroît sur leur territoire ? Pourquoi ne réagissent-elles pas pour mettre un terme à ces dépassements qui pourraient sur le court terme devenir ingérables ? Surtout que ce média est le prolongement d’une action qui a débuté dans les années 90, menée par le GIA, l’AIS et le FIS ; ces groupuscules avaient effectivement fait de Londres une base arrière pour soutenir les actions des groupes armés en Algérie. Les Britanniques sont en train de laisser s’installer chez eux un autre Molenbeek, alors qu’ils viennent à peine de se débarrasser des stigmates du Londonistan.
S.-L. S.
Londres
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