Sellal à Moscou puis à Washington en avril pour vendre une image «attrayante» de l’Algérie
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, reprendra bientôt ses déplacements à l'étranger. Sa prochaine destination n'est autre que Moscou, où il rencontrera son homologue russe Medvedev et le président Vladimir Poutine. Ce voyage de Sellal en Russie aura lieu en avril. L'objectif principal de cette visite est éminemment économique. L'Algérie veut revoir l'accord commercial la liant à la Russie. Un accord signé à l'époque de l'Union soviétique. Lors de sa dernière visite en Algérie, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait parlé de «belles perspectives» économiques entre les deux pays qui semblent vouloir augmenter le volume des échanges commerciaux qui ne dépassent pas les deux milliards de dollars. Comme ils veulent renforcer leur partenariat dans divers domaines, notamment celui de l'industrie. Mais Abdelmalek Sellal ne parlera pas uniquement de l'économie avec les responsables russes. Les questions géopolitiques et la situation en Syrie comme en Libye et au Yémen seront au cœur des discussions. L'Algérie et la Russie partagent la même analyse de la situation en Syrie et en Libye. Deux dossiers que la Russie gère en collaboration avec les Etats-Unis d'Amérique. D'ailleurs, il n'est pas étrange qu'après Moscou, Abdelmalek Sellal se dirige vers Washington où il sera reçu par le président Obama. Le déplacement du Premier ministre aux Etat-Unis, premier du genre, ne sera assurément pas limité aux questions bilatérales. Ayant une intense coopération sur le plan sécuritaire avec les Américains, l'Algérie cherche à convaincre la plus grande puissance du monde sur les graves risques d'une intervention militaire en Libye. Une intervention qui aggraverait la crise et accroîtrait la menace terroriste sur l'ensemble de la région de l'Afrique du Nord et de la sous-région sahélo-saharienne. D'ailleurs, avant le déplacement de Sellal aux Etats-Unis, John Kerry viendra en Algérie pour une réunion du comité mixte relatif au dialogue stratégique entre les deux Etats. Le secrétaire d'Etat américain sera également à Alger pour discuter des questions sécuritaires, notamment sur ce qui se passe actuellement en Libye. Les Etats-Unis ont toujours pris en compte le point de vue de l'Algérie sur le dossier libyen. D'ailleurs, l'administration américaine avait exprimé des réticences sur l'intervention française en Libye en 2011. Outre les questions internationales, les dossiers liés au commerce et à l'économie domineront probablement les discussions. Il n'est pas fortuit que ces deux visites importantes interviennent le même mois où le Premier ministre devrait dévoiler le «nouveau modèle » économique de l'Algérie.
Sonia Baker