Attentat-suicide dans un parc bondé au Pakistan, au moins 65 morts
Au moins 65 personnes, dont de nombreux enfants, ont péri dimanche soir dans un attentat-suicide dans un parc bondé de Lahore, grande ville de l'est du Pakistan, où des chrétiens célébraient les fêtes de Pâques. Un nouveau bilan en fin de soirée faisait état de 65 morts et 340 blessés, a indiqué une porte-parole des services de secours, Deeba Shahnaz. «Le kamikaze a réussi à entrer dans le parc et s'est fait exploser près de l'aire de jeux pour enfants, où ils faisaient de la balançoire. C'est pour cela que la plupart des victimes sont des enfants et des femmes», a déclaré à l'AFP un haut responsable administratif de la ville de Lahore, Mohammad Usman. Le bilan pourrait s'aggraver, a-t-il estimé. Le puissant chef d'état-major, le général Raheel Sharif, a présidé une réunion de haut niveau et promis «d'amener devant la justice les assassins de nos frères, sœurs et enfants». La déflagration s'est produite dans le parc Gulshan-e-Iqbal, proche du centre-ville. «C'était une explosion très forte et des explosifs très puissants ont été utilisés», a indiqué à l'AFP un responsable de la police, Haider Ashraf. «Le parc était bondé», a-t-il ajouté, soulignant que des billes métalliques ont été retrouvées sur place. Au milieu du chaos, des secouristes et des volontaires s'efforçaient de porter assistance aux blessés, emmenés dans les ambulances. Des débris et des flaques de sang jonchaient le sol, a constaté l'AFP. «Je n'arrive pas à trouver ma petite sœur. Mon enfant est rentré mais je ne trouve pas ma sœur, et ma nièce», se désespérait une femme, Amina Bibi. Un médecin a décrit des scènes d'horreur à l'hôpital Jinnah où il opère. «Nous les soignons (les blessés) par terre et dans les couloirs, et il continue d'en arriver», a-t-il ajouté. Des appels à des dons de sang circulaient sur Twitter. Le Premier ministre Nawaz Sharif a condamné cet attentat, et a reçu un appel de son homologue indien Narendra Modi exprimant sa sympathie. La Maison Blanche a également condamné un «effroyable acte terroriste». La jeune lauréate pakistanaise du prix Nobel de la paix Malala Yousafzaï s'est dite «accablée par cette tuerie dénuée de sens». Un deuil de trois jours a été décrété dans la province du Pundjab, dont Lahore est la capitale.