Violence banale ?
Par Kamel Moulfi – Trouvé dans la rubrique «divers-société» : à Béchar, des échauffourées ont eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi entre des habitants et des ressortissants de pays africains squattant des locaux publics. Les frictions entre les habitants du Sud et les immigrés clandestins sont trop fréquentes pour être perçues comme de simples faits divers. Au début de ce mois, il y a eu un cas similaire à Ouargla, où des affrontements ont éclaté entre des jeunes de la ville et des migrants subsahariens. Dans ce cas, on avait parlé d’un mort et d’une vingtaine de blessés. A la suite de cette affaire, des sources officielles ont fait état de près de 1 800 ressortissants de différentes nationalités africaines, en situation irrégulière, qui ont été rapatriés, à partir de Ouargla, vers leurs pays d’origine. Cela va-t-il éliminer ce problème de violence ? La tendance à régler les différents par la violence, à l’aide d’armes blanches, et en occupant la rue, n’est pas nouvelle et ne concerne pas que les conflits avec des immigrés africains. Des batailles rangées se sont déroulées entre des jeunes de quartiers d’une même ville, parfois dans la capitale, et même à l’intérieur d’une même cité, mettant aux prises des bandes rivales ou des familles opposées par un litige quelconque. Le recours à la plainte pour s’en remettre aux pouvoirs publics et solliciter leur intervention ou leur arbitrage est curieusement rare. C’est sans doute dû au laxisme des autorités en charge de l’ordre public, face aux nombreux actes d’incivisme impunis, parce que considérés comme mineurs et pouvant donc être tolérés, à leurs yeux. Or, leur multiplication, du fait de l’effet entraînant du mauvais exemple, même sans impact direct et visible, renforce chez les apprentis délinquants l’impression d’une absence d’autorité et l’idée que, finalement, certaines choses répréhensibles sont, dans les faits, permises, y compris les bagarres ou l’agression physique sur la voie publique. Sur cette question, il semble bien que force ne soit pas à la loi. La rue serait-elle abandonnée au laisser-faire, pourvu qu’il n’y ait aucune incidence sur le paysage politique, autrement dit, pas de contestation du pouvoir ?
K. M.
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