Gaïd-Salah (re)gifle Saïdani
Par R. Mahmoudi – La rencontre qui a réuni, hier, le Premier ministre Abdelmalek Sellal et son homologue sahraoui revêt une importance cruciale, tant au plan diplomatique que symbolique. D’abord, la présence du vice-ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’Armée nationale populaire ne peut être perçue, dans la conjoncture actuelle et à la lumière de l’escalade enclenchée par le royaume du Maroc, que comme un signal fort à l’adresse du Makhzen qui brandit son inféodation à l’Arabie Saoudite pour «intimider» l’Algérie, en intensifiant notamment les rencontres entre états-majors des deux armées et en programmant des manœuvres militaires communes très prochainement. La monarchie espère redorer son blason et compenser, par la même occasion, la litanie des revers diplomatiques qu’elle essuie depuis quelques mois et qui la mettent dans une impasse totale. La présence d’Ahmed Gaïd-Salah à cette rencontre montre donc clairement que l’Algérie ne veut pas se laisser intimider, alors qu’elle a toujours œuvré pour une solution politique et négociée au conflit sahraoui, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette présence est aussi une gifle retentissante, la énième, au secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, et à tous ceux qui, dans d’autres partis comme le RCD, font dans un révisionnisme qui n’a pas encore livré tous ces secrets. Tout en se présentant comme la locomotive de la mouvance présidentielle et l’épine dorsale du système politique actuel, le FLN version Saïdani voulait faire accroire que le soutien à la décolonisation du Sahara Occidental était l’apanage de ses ennemis politiques ou d’un «clan» du pouvoir. Confondant manipulation politique et gestion des affaires de l’Etat, son trublion chef ne sait pas qu’il scie la branche sur laquelle il est assis. Il n’est pas encore tombé, mais il s’accroche à un brin de paille…
R. M.
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