L’Algérie ne sera pas en situation de stress hydrique cet été (responsable)
L'Algérie sera cet été à l'abri d'un stress hydrique, les ressources hydriques superficielles et souterraines mobilisées étant «assez confortables», a assuré un responsable auprès du ministère des Ressources en eau et de l'environnement. «Les volumes d'eau actuellement emmagasinés au niveau des barrages, ainsi que les moyens d'extraction de l'eau souterraine ou de dessalement de l'eau de mer mobilisés à travers tout le pays nous permettent d'être dans une situation confortable et de passer un été loin du spectre du stress hydrique», a déclaré, dans un entretien à l'APS, le directeur de la mobilisation des ressources en eau auprès du ministère Abdelwahab Smati. Smati a également souligné qu'en dépit d'un hiver «très peu pluvieux» par rapport aux années passées «l'alimentation de la population en eau potable ne sera nullement perturbée», affirment que l'eau des barrages ne représente qu'un tiers des besoins, tandis que le reste provient des eaux souterraines, ainsi que des stations de dessalement d'eau de mer qui ont de fortes capacités. Selon lui, l'Algérie à l'avantage d'avoir diverses sources d'approvisionnement en eau (barrages, eaux souterraines, stations de dessalement) pour les différents usages se différencie, selon les régions du pays. Pour la région Nord où se concentrent les principaux oueds et qui reçoit les plus grandes précipitations, l'approvisionnement se fait à travers les eaux de surface (barrages et retenues), le dessalement d'eau de mer à proximité des côtes, les ressources en eau souterraines renouvelables, ainsi que les eaux usées épurées. Dans la région Sud, l'essentiel des ressources hydriques provient des nappes souterraines, dont les plus importantes sont les nappes profondes fossiles du Continental intercalaire et du Continental Terminal, a détaillé ce même responsable. Pour les régions où les eaux superficielles (les barrages notamment) sont les principales ressources pour l'eau potable, le ministère vise la création d'interconnexions à l'effet de réduire la dépendance de la région à une eau de surface, plus exposée aux pollutions, affirme Smati. Il a également souligné que les ressources en eau conventionnelles potentielles sont évaluées à 18 milliards de m3 annuellement. Ce volume se répartit en ressources en eau potentielles renouvelables qui avoisine les 12,5 Mds m3 dont 95% sont localisées dans le nord du pays. Ce potentiel d'eaux renouvelables se décompose en ressources en eau superficielles (10 Mds m3) et souterraines (2,5 Mds m3), et des ressources en eau non renouvelables totalisant 5 Mds m3, entièrement localisées dans le sud ainsi que 0,5 Md m3 en ressources en eau superficielles. Selon M. Smati, le taux de remplissage des 65 barrages en exploitation à travers le pays est actuellement à 72,44% avec un volume emmagasiné de 4,93 milliards m3, contre environ 6 milliards m3 à la même période de l'année passée, soit un écart avoisinant 1 milliard m3. Toutefois, le responsable a estimé que «cet écart ne peut être considéré comme un déficit réel et n'engendre pas des difficultés en alimentation», car le pays a connu l'année passée une pluviométrie «exceptionnelle». «Si nous revenons sur les séries hydrologiques des apports, nous avons eu ce genre de sécheresse par le passée du fait qu'il s'agit de cycles hydrologiques qui fluctuent, donc des périodes humides et d'autres sèches», a-t-il soutenu. Les faibles chutes de pluie enregistrées cette année étaient accentuées par le phénomène d'El Nino qui a également touché l'Europe, et dont «la fin est prévue cette année, ce qui fait qu'on devrait revenir à des hivers plus humides à partir de l'année prochaine», dira Smati. Cette situation a provoqué des taux de remplissage faibles dans certains barrages du Nord du pays, mais «les interconnexions entre les barrages et les eaux souterraines peuvent y remédier», rassure le responsable.