Sale besogne accomplie
Par Rabah Toubal – La reconquête de Kobani, Ramadi, Tikrit et Palmyre, plus récemment, respectivement par les troupes kurdes, irakiennes et syriennes et leurs alliés, aidés par les frappes aériennes de la coalition occidentale et de la Russie, annoncerait, selon certains observateurs avertis, le début de la fin de Daech. Cette nébuleuse terroriste islamiste, apparue avec force sur les scènes irakienne et syrienne, a été subitement vaincue ou – disons plutôt – a accompli la mission qui lui a été assignée, c’est-à-dire détruire l'Irak et la Syrie afin que ces deux pays ne puissent plus constituer un danger ou une menace pour Israël. Les hésitations et autres tergiversations calculées des Etats-Unis notamment, dont on dit que Daech en serait la création(*), ont permis à cette organisation terroriste et aux autres groupes armés islamistes, ouvertement soutenus par l'Arabie Saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis et la Turquie, entre autres, d'avancer considérablement dans la réalisation de leur œuvre macabre. En effet, avant Daech, le GIA, le GSPC et Al-Qaïda notamment avaient disparu aussitôt leur feuille de route réalisée totalement ou partiellement, en Algérie, en Afghanistan et ailleurs. Ce sera certainement aussi le cas de Boko Haram et des Shebab, qui opèrent essentiellement en Afrique de l'Ouest et de l'Est. Les théories fumeuses du «choc des civilisations», du «Grand Moyen-Orient» et du «printemps arabe» constituent le cadre et la couverture philosophique de l'action satanique de ces groupes, financés par l'Arabie Saoudite et ses alliés du Golfe, et armés par les Etats Unis et d'autres puissances occidentales. Dans trois à cinq ans, Daech devrait disparaître des scènes irakienne, syrienne et même en Libye où il s'installe puissamment. L’ancienne Jamahiriya constitue un véritable vivier pour les groupes terroristes islamistes ainsi qu'un champ d'action idéal pour les différents services de sécurité, actuellement. Il resterait peut-être à Daech une dernière mission à accomplir dans les pays voisins de l'est, de l'ouest et du sud de la Libye, rendus extrêmement vulnérables par leur gestion désastreuse par des pouvoirs illégitimes, enlisés dans des problèmes inextricables.
R. T.
(*) Le dernier, après plusieurs autres personnalités de l'administration civile et militaire américaine, à avoir évoqué ce lien, a été Robert F. Kennedy Jr., neveu de J.-F. Kennedy, dans un article intitulé Pourquoi les Arabes ne veulent pas de nous en Syrie, paru dans l'édition du 22 février 2016 du magazine américain Politico.Cet article a été traduit avec la permission de son auteur et commenté de l'anglais au français par avec la permission de l'auteur, par Amir Nour, chercheur algérien en relations internationales, auteur du livre L'Orient et l'Occident à l'heure d'un nouveau Sykes Picot,paru aux éditions Alem El-Afkar, en septembre 2014.
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