Une contribution d’Achour Merabet – Panique et recul stratégique de Saïd Sadi
Ebranlé par la réussite sans précédent de la commémoration de la mort des colonels Si Amirouche et Si El-Haouès, marquée par son absence et la présence, en signe de soutien et de réconciliation, de Malika, la sœur du rebelle Lounès Matoub, Saïd Sadi, sur orientation de ses nouveaux conseillers, notamment Saïd Lakhdari, le député de Tizi Ouzou, vice-président de l’APN version Saïdani, marque le pas et accepte de changer de fusil d’épaule. En attendant, il devra donner des signes forts concordant sa démarche. En premier lieu, afin de se repositionner en Kabylie et avoir une force de négociation, il a essayé en vain de se rapprocher de celui qu’il vilipenda pendant plus de 20 ans, l’actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali. Ce dernier n’affichant aucune disposition, il décide alors de jouer à un palier plus haut. En contact permanent avec Amar Saïdani, envers lequel il ne tarit pas d’éloges depuis la mise à la retraite du général Toufik, il vient de sceller un pacte prémonitoire comme signe de bonne volonté, en attendant le ralliement définitif au moment opportun. Les deux non-événements politiques qui ont eu lieu hier, le 30 mars, ont permis une lecture des stratégies d’appareils. Saïd Sadi, en président réel de ce qui reste du RCD, a décidé d’observer un recul stratégique quant à sa participation à la conférence nationale de l’opposition à Mazafran, en signe de bons offices et offre de services en direction d’Amar Saïdani, à la coupole du 5-Juillet, il réduit la présence du RCD dans cette coordination dont il était fondateur à une délégation de second rôle, marquée par l’absence de son président apparent. L’allégeance révélée par Nordine Aït Hamouda éclatera bientôt au grand jour, la participation de Saïd Sadi aux prochaines élections présidentielles est un secret de polichinelle que même son candidat coopté aux dernières sénatoriales avait rendu publique sur BRTV. Habitué à la collecte de signatures par les militaires lors de ses participations en 1995 et en 2004 (révélations de Ferhat Mehenni et Nordine Aït Hamouda), Saïd Sadi s’assure le soutien du FLN dans cette mission qui lui est impossible. Saïd Sadi, égal à lui-même, s’engouffre une fois de plus dans des accointances dangereuses et des compromissions honteuses, rien que pour assurer des petits dividendes, au détriment de la démocratie dont il se fait ostensiblement le chantre.
Achour Merabet