Comme annoncé par Algeriepatriotique le 17 mars : Khelil s’expliquera sur le média de la Présidence
L’entretien concocté pour l’ancien ministre de l’Energie et qui sera diffusé par la chaîne Ennahar TV, organe officieux de la Présidence, avait été annoncé par notre site le jour même du retour de Chakib Khelil au pays. Non qu’Algeriepatriotique soit doté d’un pouvoir de divination ou ait eu une vision, mais parce que les initiateurs de la mise en scène grotesque qui a précédé l’opération de réhabilitation de celui qui est considéré comme l’homme le plus proche du président Bouteflika manquent terriblement d’imagination. Ce qu’on veut présenter à l’opinion publique, c’est un cheminement normal et naturel d’un départ volontaire de Chakib Khelil à l’étranger, suivi de son retour tout aussi normal et naturel au bercail, sans que cela ait une relation quelconque avec les affaires dans lesquelles son nom est cité comme acteur principal. Le scénario a commencé par les plaidoyers du secrétaire général du FLN en faveur du «meilleur ministre de l’Energie que l’Algérie ait jamais eu depuis l’indépendance» et qui «mérite un poste encore plus important». Au discours encenseur d’Amar Saïdani, a succédé l’annonce par Ennahar TV du retour de Chakib Khelil en Algérie, via l’aéroport d’Oran. Deux semaines plus tard, voici venu le temps de la troisième phase de l’opération, c’est-à-dire une intervention publique où l’ancien ministre établi aux Etats-Unis démentira toutes les accusations dont il est l’objet et rejoindra Amar Saïdani dans son réquisitoire contre l’ex-Département du renseignement et de la sécurité (DRS) que dirigeait le général Toufik, aujourd’hui à la retraite, coupable d’avoir fomenté une cabale. Ce n’est donc pas face au juge que l’ancien puissant patron de Sonatrach plaidera son innocence, mais à travers une tribune médiatique populiste, pour toucher le plus grand nombre et faire changer d’opinion à un peuple remonté contre le «pilleur de pétrole», son unique source de revenus. A cette troisième phase est venue se greffer une action parallèle, qui consiste à diaboliser le secrétaire général du RND, accusé par le même Amar Saïdani de ne pas soutenir Abdelaziz Bouteflika dont il est pourtant le directeur de cabinet, pour avoir refusé de prendre part au show politique de la Coupole, ce mercredi 30 mars. Que lui reproche-t-on au juste ? Les Algériens savent désormais que toute décision politique émanant du cercle présidentiel passe par trois étapes : préparation psychologique de l’opinion publique par l’ambianceur Amar Saïdani, propagande assurée par le média parapublic chargé d’«abattre» les éléments gênants et, enfin, exécution de la sentence. Il semble, selon les dernières charges virulentes du secrétaire général du FLN contre son rival du RND, que le tour d’Ahmed Ouyahia soit venu. Nouvelle «prédiction» ? Non. Cheminement normal et naturel d’un processus politique qui a, depuis longtemps, creusé le fossé entre le peuple et ceux qui prétendent le gouverner.
M. Aït Amara