Importants combats au Nagorny Karabakh entre forces azerbaïdjanaises et arméniennes
Des combats d'une intensité inhabituelle ont commencé dans la nuit de vendredi à samedi et se poursuivaient samedi entre forces azerbaïdjanaises et arméniennes le long de la frontière du Nagorny Karabakh, ont annoncé Bakou et Erevan. Selon les Arméniens, «l'Azerbaïdjan a lancé vendredi soir une attaque massive à la frontière du Nagorny Karabakh avec chars, artillerie et hélicoptères», et les forces séparatistes (du Nagorny Karabakh, soutenues par l'Arménie, ndlr) ont abattu un hélicoptère et infligé «des pertes importantes» à l'ennemi. L'Azerbaïdjan a immédiatement démenti cette version, assurant qu'aucun hélicoptère n'avait été abattu et que ses forces n'avaient fait que répondre à une attaque du côté arménien avec «artillerie de gros calibre et lance-grenades». Les deux côtés indiquaient que les combats se poursuivaient samedi, dans les régions de «Khojavend-Fizuli et Agdere-Terter-Agdam», selon l'Azerbaïdjan. Les Arméniens ont déclaré également qu'un garçon de 12 ans avait été tué par l'artillerie azerbaïdjanaise dans un village proche de la frontière. Le Nagorny Karabakh est une région située en Azerbaïdjan et qui était peuplée, du temps de l'Union soviétique, en majorité d'Arméniens. Au début des années 1990, les séparatistes arméniens, soutenus par Erevan, ont réussi à en prendre le contrôle lors d'une guerre qui a fait quelque 30.000 morts. Un cessez-le-feu en 1994 a mis fin à la guerre mais n'a pas résolu le problème, et des escarmouches ont lieu périodiquement le long de la frontière. Les combats de vendredi et samedi semblent toutefois nettement plus importants que les habituels échanges de tirs ou tirs d'artillerie. L'Azerbaïdjan, riche de son pétrole, et dont le seul budget défense est plus important que le budget entier de l'Arménie, menace périodiquement de reprendre par la force la région séparatiste si les négociations n'aboutissent pas. L'Arménie, soutenue par la Russie, répond qu'elle pourrait faire face à toute offensive. A Moscou, le ministère des Affaires étrangères a dit samedi «suivre attentivement» la situation.