La LADDH met en garde contre une explosion sociale au Sud
Au Sud plus qu’au Nord, le chômage prend de l’ampleur avec tout ce qu’il engendre comme drames sociaux. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) brosse un tableau noir de la situation de ce vaste territoire désertique où l’emploi se raréfie comme, d’ailleurs, les richesses du sous-sol qui s’amenuisent. Selon une enquête menée sur le terrain, le chômage touche 30% de la population du Sud. Au moins 850 000 jeunes qui ont atteint l’âge de travailler sont sans emploi et sans la moindre perspective d’avenir, a affirmé la LADDH qui tire la sonnette d’alarme et appelle à des mesures d’urgence afin de désamorcer la situation et éviter «une explosion sociale aux conséquences incalculables». Selon cette organisation, l’absence d’emploi ouvre la voie à tous les dérapages possibles et imaginables. Elle estime que l’une des raisons de cette situation, c’est l’absence d’une véritable politique de développement local. Mais pas seulement. Il y a également l’absence d’investissements générateurs d’emploi. La LADDH affirme que l’agriculture dans le Sud, bien qu’elle soit encouragée par l’Etat, rapporte peu, à cause des aléas climatiques plus contraignants que ceux du nord du pays. A cela s’ajoute le coût de l’énergie, essentiellement l’électricité, qui reste élevé notamment pour l’irrigation des surfaces cultivables, mais aussi le prix hors de portée des semences et des engrais, qui sont importés. La LADDH considère également que la fermeture des frontières terrestres avec pratiquement tous les pays voisins à cause de la conjoncture sécuritaire difficile s’est négativement répercutée sur les populations du sud, qui ne peuvent plus faire des échanges commerciaux avec les populations des pays frontaliers. Pour la LADDH, l’absence de transparence dans le recrutement a aggravé le chômage au sein des populations dans cette région du pays. Pour cette organisation de défense des droits de l’Homme, le dispositif qui donne la priorité aux gens du Sud dans le recrutement au sein des entreprises étatiques s’est avéré inefficace pour une multitude de raisons. La LADDH a également relevé la mauvaise réputation donnée des populations du Sud. «Certains patrons et agriculteurs ont véhiculé une image des gens du Sud qui refusent de travailler. Cela a eu de l’influence sur les recruteurs qui préfèrent faire appel à des ouvriers d’autres régions», a relevé cette ONG qui interpelle vivement le gouvernement afin qu’il se penche de manière sérieuse sur la question de l’emploi dans cette grande partie du pays et «trouver des solutions efficaces et durables afin de protéger les jeunes de ces régions et préserver la sécurité et la stabilité du pays».
Rafik M.