Bedoui : «Nous ne tolérons aucune atteinte aux institutions»
Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a vivement réagi au traitement réservé aux données du scandale «Panama Papers» qui concernent l’Algérie. En réponse à une question d’un journaliste en marge de la séance plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre de l’Intérieur a parlé d’attaques médiatiques françaises inacceptables qui ne seront pas sans conséquences sur les relations, jusque-là «bonnes», entre l’Algérie et la France. Nourredine Bedoui considère que l’Algérie est la cible d’une «campagne» qui porte atteinte aux institutions de la République. «Nous ne tolérons aucune atteinte aux symboles et institutions de l’Etat. Il s’agit d’une ligne rouge à ne pas franchir», a-t-il prévenu, assurant que l’Etat algérien ne va pas se taire face à cette campagne de dénigrement du pays, en faisant donc allusion à une série d’articles publiés par les médias français, Le Monde en particulier, sur les comptes offshore d’Algériens au Panama. Selon lui, il est du devoir de tout Algérien de défendre son pays et de repousser toute tentative de porter atteinte aux institutions de la République. La réaction du ministre de l’Intérieur intervient au lendemain de la convocation de l’ambassadeur de France à Alger par le ministère des Affaires étrangères. Le MAE, Ramtane Lamamra, «a fait valoir le fait que ladite campagne malveillante et fallacieuse – que l'invocation de la liberté de la presse ne saurait aucunement justifier – a atteint son paroxysme avec des manipulations diffamatoires, délibérément dirigées contre l'institution présidentielle». Il a souligné dans ce contexte tendu entre les deux pays «la nécessité morale et politique que les autorités françaises qualifiées marquent clairement leur réprobation de cette campagne qui est incompatible avec la qualité et le niveau des relations algéro-françaises». Cette «campagne médiatique» intervient à quelques jours de la visite de travail du Premier ministre français, Manuel Valls, en Algérie dans le cadre de la réunion intergouvernementale de haut niveau. Valls est annoncé samedi prochain à Alger où il passera deux jours. Les autorités algériennes semblent ainsi attendre de ce haut responsable français un geste de dénonciation de cette campagne.
Sonia Baker