Bouchouareb : «Des parties tentent de nuire à l’Algérie en ternissant l’image de ses responsables»
Le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a rompu le silence quelques jours après la publication de noms de dirigeants et de hauts fonctionnaires dont le sien, impliqués dans le scandale de «Panama Papers» relatif à l’évasion fiscale. Devant les membres de la commission économique de l’Assemblée populaire nationale, le ministre de l’Industrie, cité comme détenteur d’un compte offshore au Panama, s’est défendu en assurant qu’il s’agissait d’une machination qui visait à porter atteinte à l’Algérie en «ternissant l’image de ses dirigeants». Vivement interpellé par des députés membres de cette commission, notamment Smail Khouadria, du Parti des travailleurs (PT), Abdesselam Bouchouareb a plaidé son innocence, en expliquant le contexte dans lequel ce compte a été ouvert par le cabinet de conseillers financiers qu’il a désigné pour gérer son héritage immobilier. Le ministre de l’Industrie a insisté sur le fait que ces «révélations» n’ont d’autres objectifs que ceux de fragiliser l’Etat algérien et d’affaiblir son influence à l’international. Pour Bouchaoureb, l’Algérie dérange beaucoup par ses positions à la fois politiques et économiques. Le ministre de l’Industrie, qui a énergiquement défendu son bilan à la tête du secteur industriel, estime que les mesures entreprises pour stimuler et encourager la production nationale ont touché à de gros intérêts et des lobbys cherchent à avoir sa tête. «Notre feuille de retour pour redonner à l’industrie nationale ses lettres de noblesse dérange des intérêts aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur», a-t-il souligné, accusant ainsi les détenteurs de ces intérêts d’être derrière ces «fuites» et leur «traitement tendancieux». Le ministre de l’Industrie a donc choisi la Chambre basse du Parlement pour s’expliquer sur cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre. Avant lui, la Compagnie d’études et de conseil (CEC), mandatée pour agir pour son compte, a confirmé qu’elle était à l’initiative de la création de la société Royal Arrival Corp dont la constitution s’est faite en toute transparence et toutes les informations ont été communiquées, y compris ses fonctions actuelles. La société avait pour objet de reprendre et gérer des biens patrimoniaux existants avant l’entrée en fonction de Monsieur Bouchouareb. Les autres activités reprises dans les statuts y figurent comme pour tous les statuts des sociétés panaméennes et ne correspondent à aucune volonté d’utilisation de la part de Monsieur Bouchouareb. «Compte tenu de sa situation ministérielle, Monsieur Bouchouareb, en apprenant nos démarches, a immédiatement demandé de geler toute utilisation de cette société et l’ouverture du compte bancaire à la NBAD Genève n’a, de ce fait, pas été concrétisée.» La CEC a précisé que la société n’a donc jamais été active dans aucun pays puisqu’elle n’a pas eu le moindre fonctionnement. «A ce jour, nous vous confirmons que cette société n’a eu aucune activité et ne possède aucun compte bancaire», a précisé la CEC qui insiste sur le fait que «Monsieur Bouchouareb nous a demandé de geler cette société pendant l’exercice de mandats publics».
Sonia Baker