Abdallah Zekri à Malek Boutih : «Je ne crains ni les salafistes ni les intégristes de tout bord !»
Le président de l’Observatoire contre l'islamophobie s’est dit «stupéfait » par une déclaration du député Malek Boutih dans le magazine L’Obs.«M. Boutif affirme que le salafisme a gagné la bataille idéologique et culturelle de l’islam en France, alors que nous menons un combat quotidien et sans relâche contre cette infime minorité qui prêche la haine et la violence dans notre pays», affirme Abdallah Zekri, dans un communiqué adressé à Algeriepatriotique.«Concernant le voile, souligne-t-il, je tiens à lui préciser que nous sommes dans un pays démocratique et que la loi s’applique à celles qui portent le voile intégral et non à celles qui ont le visage découvert.» Pour le président de l’Observatoire contre l’islamophobie, le député «n’est pas sans savoir que la laïcité ne s’immisce pas dans la tenue vestimentaire de la femme». Zekri dit s’inscrire «totalement en faux lorsqu’il (Malek Boutih, ndlr) déclare que les responsables musulmans sont sous la pression des salafistes, car ils craignent des représailles». «Je suis musulman pratiquant qui milite pour le bien vivre ensemble depuis des années et je n’ai ni à craindre des salafistes ni des intégristes de tout bord y compris certains politiques» français qu’il accuse de jouer la carte de la division. «Concernant la peur que nous impute M. Boutih, il est complètement à côté de la plaque», répond Abdallah Zekri, qui rappelle, pour étayer son propos, qu’il est «parmi les premiers responsables musulmans à avoir réclamé haut et fort à travers les médias la fermeture des mosquées salafistes». Le président de l’Observatoire contre l’islamophobie affirme qu’il n’a pas «de leçon à recevoir de M. Boutih». Il relève, en outre, une «surenchère médiatique de la part de certaines personnalités publiques (françaises) qui par leurs déclarations intempestives font le jeu des recruteurs de Daech», s’insurge Abdallah Zekri. Pour rappel, Malek Boutih a été chargé par le Premier ministre français, Manuel Valls, d’une réflexion sur les phénomènes de «basculement des nouvelles générations dans le terrorisme en lien avec les filières djihadistes». Le député Malek Boutih a remis un rapport au chef de l’Exécutif français en juin 2015, intitulé «Génération radicale», dans lequel le député PS d’origine algérienne conclut que «l’action publique en réponse au radicalisme doit s’inscrire dans une logique de contre-attaque».
Karim B.