Manuel Valls à Alger : «L’amitié entre l’Algérie et la France est bien indispensable»
A son arrivée ce samedi soir en Algérie, Manuel Valls a assuré que «rien ne pourra détruire l'amitié qui existe entre la France et l'Algérie». Dès son accueil au salon d'honneur de l'aéroport international d'Alger, le Premier ministre français a déclaré, devant son homologue algérien Abdelmalek Sellal, que «l'amitié qui lie l'Algérie et la France est indispensable aujourd'hui, par rapport aux défis que les deux pays ont à affronter». Manuel Valls, qui a regretté le refus de visa au journaliste du journal Le Monde devant faire partie de la délégation qui l'a accompagnée dans son déplacement en Algérie, s'est montré plutôt pragmatique. «C’est avec un état d'esprit positif, constructif et amical que nous sommes ici, parce que l'amitié entre l'Algérie et la France dépasse les petits problèmes», a-t-il insisté, minimisant la portée de la «tempête» soulevée par le traitement par la presse française, et plus particulièrement par le quotidien Le Monde, des «Panama Papers» relatifs à l'Algérie. «Nous savons que notre amitié, notre relation constructive stratégique compte et pèse beaucoup», a-t-il ajouté. Le Premier ministre a donné le ton à sa visite en Algérie. Une visite qui intervient dans la cadre de la réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN). Valls a estimé que les deux gouvernements «ont beaucoup à réaliser dans différents domaines», préférant parler affaires avec les responsables algériens. «Nous avons tant à faire ensemble dans tous les domaines, notamment sur les plans économique, industriel, agricole ainsi que dans les relations humaines à l'instar de la culture, l'éducation et l'échange entre nos deux peuples si proches», a-t-il relevé. Le chef de l’Exécutif français avait annoncé sur son compte Twitter, avant d’embarquer pour Alger, qu'il allait soulever la question du refus du visa pour les journalistes du Monde et Canal+ avec son homologue Sellal. Mais il y a tellement d'enjeux économiques dans cette visite qu'il serait difficile de penser que le Premier ministre français ferait de cette histoire de visa sa priorité dans les discussions qu'il aura avec les hauts responsables algériens. Manuel Valls dit vouloir «œuvrer à renforcer» la coopération entre les deux pays, notamment dans son volet sécuritaire. Il estime qu'en matière de sécurité, l'Algérie «sait bien de quoi elle parle», car ayant «affronté le terrorisme». Le dossier libyen figure parmi les sujets de discussions. «Nous allons bien travailler dans les prochaines heures. J'aurai l'occasion d'avoir un tête-à-tête avec M. Sellal et demain (ce dimanche, ndlr), nous aurons les rencontres économiques et la signature, je l'espère, d'accords», a-t-il souligné. Manuel Valls est accompagné d'une délégation composée d'une dizaine de ministres.
Sonia Baker