Zorro chevauchant internet
Drôle de situation dites-vous où le héros se cache quand les bandits sont dans les parlements, les gouvernements ! Le lanceur d'alerte qui a récupéré les fichiers du «Panama Papers» et qui les a remis au Consortium international des journalistes d'investigation n'est toujours pas identifié, alors que les trafiquants, ceux-là qui veulent échapper au fisc de leurs pays font la manchette des journaux et la Une des médias mainstream, tout en étant libres. Quant à la fois, le héros se cache et les bandits gouvernent donnent à croire que nous avons là des preuves irréfutables que ces faits ne sont pas étatsuniens, mais quand sur la liste du scandale des «Panama Papers» on constate qu'aucun bandit n'est américain, le doute s'installe. Mais pourquoi cacheraient-ils leur argent au Panama puisqu'ils disposent à l'intérieur de leur propre pays, dans l'un de leurs états le Delaware, leur «Panama», leur paradis fiscal. Les Etatsuniens, contrairement au monde, ne trafiquent pas. Ils sont le trafic, ce trafic que l'image, fabriquée par leurs médias et opacifié jusqu'à l'inverser, comme on tire une photo à partir du négatif. Le dollar est une autre inversion, ou plutôt un véritable kidnapping. Comme vous le savez, la FED n'est rien d'autre qu'un cartel de banques privées, qui s'est arrogé le droit d'émettre le billet vert et échappe au gouvernement, au Sénat. Le dollar, étant aux mains des grands banquiers qui tiennent les institutions de ce monde par les immenses dettes. Le ministre des Finances de Tsypras n'avait-il pas révélé au monde que «l'eurogroupe n'existe pas dans la loi, il n'y a pas de traité qui le constitue». Dans ce cas, l'euro n'échappe-t-il pas aux gouvernants ?
Le paradis fiscal étant légal, et on dit que la détention d'une société écran est en général pas très moral mais ce n'est pas toujours illégal, ce qui n'est certainement pas légal, par contre, c'est le blanchiment d'argent ou cette recherche d'échapper au fisc. La provenance de l'argent reste primordiale et, dans ce cas, pourquoi ne pas s'inquiéter en premier de la provenance de l'origine du dollar ? Comme on voit, ce n'est pas un problème d'enquête policière, ni de justice mais de pouvoir politique. Les lanceurs d'alerte prennent des risques énormes et courent de grands dangers. Ils sont les héros du temps présent. Ils sont les témoins des grands crimes sans filet de protection, dans une société où le système politique a comme moteur le profit. Ce profit dont parle Karl Marx (1818-1883) en disant : «Le capital a horreur de l'absence de profit. Quand il flaire un bénéfice raisonnable, le capital devient hardi. A 20%, il devient enthousiaste. A 50%, il est téméraire ; à 100%, il foule aux pieds toutes les lois humaines et à 300%, il ne recule devant aucun crime.» Le dépassement de ce système, comme on le voit, devient une nécessité de salubrité publique. Le critiquer pour le dépasser devient un devoir, sans oublier que pour s'éterniser les capitalistes utilisent les religions. Aujourd'hui, ils utilisent l'islam, après avoir utilisé la religion juive et chrétienne. Pendant la guerre froide, l'historien a certainement retenu l'impact du marxisme dans les pays nouvellement indépendants, puisque les dirigeants du Mouvement de libération national étaient d'obédience marxiste. Après la victoire sur le colonialisme, il y avait de quoi inquiéter les puissants de ce monde. Ce qui les pousse à appliquer la doctrine Brezinski qui consiste à occuper les peuples de théologie et puisque M. Valls est chez nous depuis hier il est opportun de citer sa phrase célèbre où il disait : «Bien sûr, il y a l'économie et le chômage, mais l'essentiel, c'est la bataille culturelle et identitaire.» Une façon politisée d'échapper aux contraintes de la politique-économique et de pointer particulièrement les nouveaux français, ces non occidentaux», ces «étrangers».
Thomas Piketty, quant à lui, nous prévient : «La dette publique est une blague ! La vraie dette est celle du capital naturel». Si l'enquête «Panama Papers» lève un coin du voile sur la finance offshore, l'économiste nous invite, semble-t-il, à nous préoccuper de l'essentiel qui est dans cet autre offshore non pas financier mais pétrolier et gazier. Nous ne savons pas encore combien de milliers de kilomètres carrés de mers océaniques échappent aux nations. Aucun lanceur d'alerte à ce sujet. Ce capital naturel est la propriété des flibustiers plus forts apparemment que les Etats les plus puissants, jusqu'à déposer un récemment un projet de loi au niveau de l'ONU pour pouvoir s'en prendre aux Etats riverains à leurs territoires océaniques éventuellement !
Saadeddine Kouidri