Le RCD met en garde contre une conjoncture porteuse de dangers
Le RCD est revenu dans une déclaration à l’approche de la commémoration du 36e anniversaire du 20 avril 1980 sur la situation politique, économique et sociale du pays. Cette formation politique, dirigée par Mohsin Belabbès, considère la conjoncture que traverse l’Algérie comme porteuse de dangers pour la nation. «L’obstination d’un système qui a exercé son diktat sur le peuple algérien pour perdurer, outre la régression économique et sociale qu’il a générée, est maintenant la source d’une crise éthique et morale qui provoque une sidération paralysant les énergies et les intelligences», a soutenu le RCD qui assure que «l’Algérie ne peut continuer à subir une telle dérive sans risques majeurs sur sa cohésion et l’unité de son peuple». Réagissant sur les attaques des partis au pouvoir contre l’opposition, le RCD rappelle qu’il a toujours considéré que «les propos-chantages comme les surenchères verbales sont contreproductifs et ne peuvent constituer un programme politique pour qui ambitionne de rassembler les Algériennes et les Algériens autour de la construction d’une société de progrès et de justice, réconciliée avec ses valeurs et partie prenante de l’aspiration universelle des peuples à la paix, la solidarité et la coopération». «En cette période cruciale, le combat pour les libertés démocratiques, la dénonciation des atteintes aux droits de l’Homme et de la soumission de l’appareil judicaire aux intérêts claniques, les luttes syndicales en faveur de la préservation du pouvoir d’achat des travailleurs ou les revendications pour un meilleur équilibre régional sont des facteurs de stabilité», estime cette formation politique qui souligne que «ces luttes montrent qu’une autre voie est possible et peut prendre forme contre la soumission aux intérêts étrangers, la prédation et le désespoir de la jeunesse». Le RCD a relevé que «l’officialité de seconde zone de la langue amazighe codifiée dans la dernière Constitution du pouvoir consacre, une fois de plus, le fossé qui sépare la majorité du peuple algérien et un pouvoir piégé, englué dans ses affrontements claniques». Ce parti de l’opposition appelle en «cet anniversaire cher à l’Algérie démocratique», à la vigilance et à la mobilisation. «La vigilance d’abord, car le pouvoir nous a habitués dans les contextes politiques de règlements de compte claniques de créer des abcès de fixation pour faire diversion», souligne cette formation politique. Le RCD considère que «la situation financière, les scandales liés à la corruption et à l’instrumentalisation de la justice ne manqueront pas d’inciter une ou des factions à se lancer dans les aventures de la provocation». Le RCD qui dénonce la politique de désinvestissement dont est victime la Kabylie appelle la population à rejoindre les marches du 20 avril pour exiger l’officialisation pleine, entière et effective de tamazight, la levée de toutes interdictions sur les activités politiques et le maintien des projets socioéconomiques programmés.
Sonia Baker