Liberté de la presse : l’Algérie descend à la 129e place
L’Algérie dégringole dans le classement mondial de la liberté de la presse, rendu public aujourd'hui par Reporters sans frontières (RSF). En effet, elle passe de la 119e place (déjà peu glorieuse) en 2015 à la 129e place cette année. L’Algérie se trouve ainsi derrière la Mauritanie (48e), la Tunisie (96e). Elle fait mieux que le Maroc (131e) et la Libye (164e) plongée dans le chaos. L’Algérie est classée derrière des pays comme la Namibie (17e), le Ghana (26e), le Niger (52e), le Togo (88e), le Liban (98e), Koweït (103e), la Guinée (108e), la Zambie (114°), le Nigeria (116e), le Qatar (117e), les Emirats arabes unis (119e), le Mali (122e), l’Angola (123e), Zimbabwe (124e), le Cameroun (126e) et le Tchad (127e). Pour RSF, le président Bouteflika n’a pas tenu ses promesses postélectorales. «Peu après sa réélection en avril 2014, le président Bouteflika déclarait lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse : “Je ne ménagerai aucun effort pour consolider et étendre la liberté d’expression.” Pourtant, pressions directes et indirectes n’en finissent pas de s’abattre sur la presse indépendante. Le retrait soudain de plusieurs annonceurs publicitaires sous pression et la chute conséquente des recettes publicitaires de quotidiens critiques envers le pouvoir algérien (…) participent à l’étouffement des médias libres. En outre, le contrôle des circuits d’impression et de diffusion par l’Etat peuvent amener à la censure de certains quotidiens comme El Fajr, interdit d’imprimer pendant un mois en 2014», a souligné RSF dans son dernier rapport. Trois pays d’Europe du Nord occupent le haut du classement des pays, la Finlande (1re, comme depuis 2010), les Pays-Bas (2e, +2), la Norvège (3e, – 1). Des évolutions notables ont été relevées par ce rapport, notamment l’amélioration de la situation en Tunisie (96e, + 30), grâce à une baisse des agressions et des procédures, et en Ukraine (107, + 22), due à une accalmie du conflit. En sens inverse, on observe la dégringolade de la Pologne (47e, – 29), sous l’effet de la remise au pas des médias lancée par le parti ultra conservateur. Beaucoup plus bas, le Tadjikistan, qui subit la dérive autoritaire du régime, dévisse (150e, – 34). Enfin, le Burundi s’enfonce (156e). Ce pays a été le théâtre de violences envers les journalistes après la candidature contestée puis la réélection du président Pierre Nkurunziza. Au bas du tableau, le Turkménistan (178e), la Corée du Nord (179e) et l’Erythrée (180e).
Sonia Baker