Journalistes musulmans : «Il faut bannir le nom Etat islamique»
La seconde édition du Forum des journalistes des pays musulmans contre l’extrémisme s’est achevée ce jeudi à Moscou (Russie), par l’adoption d’une série de résolutions. La plus importante d’entre elles est celle relative «aux comportements douteux de certains sites internet et autres réseaux sociaux». Le document devra être envoyé au secrétaire général de l’Organisation des Nations unis afin qu’il intervienne pour «prendre des mesures efficaces pour réorganiser l'espace mondial d’information et de stopper les canaux de promotion des idées extrémistes et xénophobes (…)». Il est aussi demandé à l’ONU «l'élaboration de règlements pour bloquer et éliminer les sites internet et les chaînes satellitaires remis en cause», mais également «d'exhorter les chefs d'Etat à réfléchir quant à une législation qui criminalise les actes liés à la promotion des idées extrémistes, avec, le cas échéant, des poursuites judiciaires devant les tribunaux nationaux et internationaux». Cependant, même si certains participants ont espoir que ces revendications aboutissent, pour beaucoup, il sera difficile de fermer des sites et autres supports médiatiques. Et même si cela se faisait, les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont fait une telle avancée qu’il est compliqué d’y remédier devant, par exemple, l’armada propagandiste que possède Daech pour alimenter les différents sites. Il faudrait que la partie adverse ait, elle aussi, ses «techniciens» pour contrecarrer les «attaques numériques» des radicaux islamistes. Cette seconde journée a permis à certains journalistes de faire d’autres propositions comme celle d’«interdire d’utiliser l’expression «Etat islamique» mais plutôt Daech». Le représentant de la Tunisie, Abdelhafidh Harguem, responsable de la revue Leaders, ancien secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et ex-ambassadeur en Egypte, a soumis à l’assistance l’idée d’une charte éditoriale comme celle qui vient d’être adoptée par le Syndicat des journalistes tunisiens. Laquelle charte devra contenir les termes appropriés à adopter par l’ensemble des journalistes pour ne pas glorifier les groupes terroristes, interdire la diffusion des images des victimes et prévoir l’organisation de sessions de formation des journalistes des pays concernés par le terrorisme. Des propositions louables mais, faut-il le souligner, dont l’application semble impossible, tant l’information va vite.
De notre envoyé spécial à Moscou, Réda B.